Commissariat central de Dakar : Les graves accusations de Moïse Rampino
La polémique née de la mort d’un des
présumés complices de Baye Modou Fall alias «Boy Djiné», lors de son
évasion au Camp pénal de Liberté VI, n’est pas prête de s’estomper de
sitôt. Car les résultats de l’autopsie qui a conforté la thèse du
suicide, n’ont pas réussi à convaincre certains citoyens, surtout ceux
qui sont déjà passés dans les locaux du commissariat central de Dakar.
Parmi eux, le défenseur de Karim Wade, Moïse Rampino.
«De
présumés malfaiteurs disent qu’ils y ont été suspendus comme des
chauves-souris (les pieds en l’air, la tête en bas) avant d’être
cruellement bastonnés et torturés»
A
l’en croire, la thèse du suicide ne peut pas prospérer pour expliquer
le décès d’Abdou Faye originaire de Diourbel et ami de Boy Djiné. «Pour
avoir passé cinq jours au commissariat central, je peux assurer que
certains policiers qui y officient sont extrêmement violents. Déjà en
2017, à la veille des élections législatives, nous, militants du Pds, y
avions subi des cas de torture. Alors que nous étions menottés pour
regagner le tribunal, un des policiers n’a trouvé rien de mieux que de
donner des coups de poing qui pouvaient être fatals à un de nos
compagnons», a-t-il accusé.
Poursuivant
sa narration, il dit : «A la prison de Rebeuss, à la chambre 9, de
présumés malfaiteurs racontent assez souvent les calvaires qu’ils y ont
subis. Certains disent qu’ils y ont été suspendus comme des
chauves-souris (les pieds en l’air, la tête en bas) avant d’être
cruellement bastonnés et torturés. L’objectif étant de les pousser à
avouer les forfaits commis ou imputés.»
«Il
n’y a pas de savon dans cette toilette de 1m2, encore moins de
filet-éponge de toilette africain (« ndiampé »). Il n’y a, non plus, pas
de serviette»
Selon
Rampino, tous ceux qui ont eu à bénéficier d’un retour de parquet
savent que les prévenus dorment sur des nattes au commissariat central.
«Il n’y a pas de savon dans cette toilette de 1m2, encore moins de
filet-éponge de toilette africain (« ndiampé »). Il n’y a, non plus, pas
de serviette. Durant tous mes séjours au commissariat central, je n’ai
jamais vu un seul détenu qui s’y est lavé avec du savon, d’autant plus
que la toilette n’a pas de porte. Très sincèrement, je doute très fort
de la thèse du suicide qui, selon mon opinion personnelle, est juste une
poudre aux yeux pour empêcher la tenue d’une enquête libre,
indépendante et impartiale. J’invite les organismes de défense des
Droits de l’homme à s’imprégner du dossier Abdou Faye», a-t-il révélé.
Celui
qui a été arrêté en plein procès dans l’affaire de la traque des biens
mal acquis, pour avoir insulté les magistrats, a ainsi laissé entendre :
«Contrairement à ce que disent nos autorités, Boy Djiné n’a ni détourné
l’argent du contribuable sénégalais ni tué une personne. Pourquoi
vouloir le sacrifier alors que les trafiquants de faux billets et les
voleurs patentés des deniers publics se pavanent comme bon leur semble ?
Cette justice à géométrie variable est plus que flagrante.»