Tchad : La junte refuse de négocier avec les rebelles malgré des appels à un cessez-le-feu
Mahamat Idriss Deby,
head of Chad’s junta, pays his respects near the coffin during the state
funeral for his father Chadian president Idriss Deby in N’Djamena, on
April 23, 2021. © Christophe Petit Tesson, pool, AFP
La junte militaire
au pouvoir au Tchad a refusé, dimanche, d’entamer des négociations avec
les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (FACT). Ce groupe
mène depuis deux semaines une offensive contre le régime et est accusé
d’être responsables de la mort du maréchal Idriss Déby.
La
junte militaire au pouvoir au Tchad a annoncé, dimanche 25 avril, son
refus de négocier avec les rebelles qui mènent depuis deux semaines une
offensive contre le régime et sont accusés par l’armée d’avoir tué le
chef de l’État Idriss Déby Itno.
Dans
une déclaration à la télévision d’État Télé Tchad, le porte-parole du
Conseil militaire de transition (CMT), Azem Bermandoa Agouna, a annoncé
les intentions des militaires de mater la rébellion.
Samedi
24 avril, le chef des rebelles avaient affirmé qu’ils étaient
« disponibles à observer un cessez-le-feu » et s’est dit en faveur d’une
solution politique.
« L’heure
n’est ni à la médiation, ni à la négociation avec des hors-la-loi », a
déclaré Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à la télévision
nationale.
Appel au Niger à « coopérer »
Dans
ce même communiqué, la junte a par ailleurs appelé le Niger à
« coopérer » pour capturer le chef du FACT, Mahamat Mahadi Ali.
« Le
Tchad en appelle à la coopération et à la solidarité du Niger (…) en
vue de faciliter la capture et la mise à disposition de la justice de
ces criminels de guerre », a poursuivi Azem Bermandoa Agouna, accusant
Mahamat Mahadi Ali d’avoir fui au Niger, ce que ce dernier dément.
Joint
au téléphone par l’AFP, M. Mahadi Ali a affirmé, pour sa part, qu’il se
trouvait toujours au Tchad, dans la province du Kanem, région
frontalière du Niger, à environ 400 km au nord de N’Djamena.
Mahamat Idriss Déby, nouvel homme fort du Tchad
Les
insurgés du FACT, un groupe formé en 2016 par des officiers militaires
dissidents, ont pénétré le 11 avril dans le nord du Tchad depuis leur
base en Libye et avancé vers le Sud. Ils se trouvaient la semaine
dernière à 200-300 kilomètres au nord de N’Djamena, avant d’être
repoussés par les forces tchadiennes et de déclarer une trêve pour les
funérailles.
Lundi
19 avril, l’armée tchadienne avait assuré avoir « détruit » la colonne de
rebelles et tué 300 combattants. Le lendemain, le porte-parole de
l’armée annonçait qu’Idriss Déby, qui menait le troisième pays le moins
développé du monde d’une main de fer depuis 30 ans, était mort des
suites de blessures au front dans le nord contre des rebelles.
Le
fils du défunt Maréchal Déby, Mahamat Idriss Déby, est depuis le nouvel
homme fort du Tchad, entouré de quatorze des plus fidèles généraux de
son père. Il dispose des pleins pouvoirs mais a promis de nouvelles
institutions après des élections « libres et démocratiques » dans un an et
demi.