Violation des droits de l’homme : Amnesty international épingle (aussi) la Guinée
Rien ne semble aller
pour le régime d’Alpha Condé en matière de défense des droits humains
dans le pays. Après le Département d’État américain le 30 mars dernier
dans un rapport accablant où la Guinée était accusée de violation
systématique des droits humains dans le pays, c’est au tour d’Amnesty
International de dresser un tableau sombre sur la Guinée en matière de
droits de l’homme.
Dans
son rapport, l’organisation dénonce plusieurs violations des droits
humains en 2020.Le document indique que plusieurs violations des droits
humains ont été commises dans le contexte d’une modification
controversée de la Constitution et des résultats contestés de l’élection
présidentielle. Et
des dizaines de personnes ont été tuées par des membres des forces de
défense et de sécurité lors de manifestations, et les auteurs de ces
homicides demeuraient impunis. Des membres de partis politiques
d’opposition et des militants en faveur de la démocratie ont été arrêtés
et détenus arbitrairement. Le droit à la liberté d’expression et le
droit de réunion pacifique ont fait l’objet de restrictions. Le droit à
la santé des prisonnières et prisonniers était mis à mal par une
surpopulation chronique et des conditions de détention déplorables.
«Les
forces de défense et de sécurité ont fait usage d’une force excessive
contre des manifestants, des dizaines de personnes ont été abattues et
de nombreuses autres ont été blessées par balle ou touchées par des
grenades lacrymogènes. Entre le 21 et le 22 mars, au moins 12 personnes
ont été tuées lors de manifestations organisées par le FNDC. Le 12 mai,
sept personnes ont trouvé la mort dans des manifestations, dont
certaines ont tourné à la violence, dans les villes de Manéah, Coyah et
Dubréka (région de Kindia) ainsi qu’à Kamsar (région de Boké). Elles
dénonçaient la manière dont les forces de sécurité faisaient appliquer
les restrictions de circulation liées à la pandémie de COVID-19. Dans
les jours qui ont suivi l’élection présidentielle d’octobre, au moins 16
personnes ont été tuées par les forces de sécurité alors qu’elles
protestaient contre les résultats du scrutin. Les
forces de défense et de sécurité ont également commis des violences à
l’encontre des populations de quartiers de la capitale, Conakry, perçus
comme favorables à l’opposition, tuant au moins un habitant de Wanindara
le 1 er décembre, sans raison », accable le rapport. Toujours
dans le document, en ce qui concerne la violation des droits de l’homme
en Guinée, Amnesty international indique que « Selon les autorités,
deux policiers ont été tués à Conakry, le 21 octobre et le 30 novembre
respectivement, et trois gendarmes et un soldat ont eux aussi trouvé la
mort lors d’une attaque visant un train de la compagnie minière Rusal le
23 octobre, également dans la capitale », peut-on lire dans le
document.Par
ailleurs, l’organisation a également épinglé le régime d’Alpha Condé
par rapport aux arrestations et détentions arbitraires.