Washington évoque un boycott des Jeux olympiques de Pékin en 2022
Le Département d’État américain a annoncé mardi vouloir discuter avec ses alliés de cette éventualité, alors que la pression monte de la part d’ONG, notamment sur la question des Ouïgours.
Les États-Unis ont annoncé envisager une discussion avec leurs alliés sur la question d’un boycott des Jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022, au moment où la pression monte de la part d’associations de défense des droits de l’Homme et de politiciens. «C’est quelque chose dont nous souhaitons certainement discuter», a déclaré mardi 6 avril le porte-parole du département d’État américain Ned Price, interrogé pour savoir si les États-Unis envisageaient un boycott conjoint avec leurs alliés.
À LIRE AUSSI :Les Jeux olympiques, une arme géopolitique
«Nous
sommes d’avis qu’une approche coordonnée ne serait pas seulement dans
notre intérêt, mais également dans l’intérêt de nos alliés et
partenaires», a-t-il précisé, sans révéler la position de
l’administration sur la question. Plus tard dans l’après-midi, Ned Price
a précisé dans un tweet: «Comme je l’ai évoqué nous n’avons pas
d’annonce à faire au sujet des Jeux olympiques de Pékin. 2022 est encore
loin, mais nous continuerons à consulter étroitement nos alliés et
partenaires pour définir nos préoccupations communes et établir notre
approche conjointe envers le Parti communiste chinois.»
Camps d’internement
Plusieurs
groupes militants ainsi que des hommes politiques républicains ont
multiplié récemment leur appel à un boycott américain des JO de Pékin.
Ils s’appuient en partie sur plusieurs ONG et pays qui accusent la Chine
de persécuter les musulmans ouïgours, notamment en les plaçant dans des
camps d’internement où les membres de cette minorité sont soumis, selon
les témoignages de rescapés, à divers sévices.
L’administration
du président Joe Biden n’a jamais écarté la possibilité d’un boycott
des Jeux olympiques, sans annoncer d’orientation ferme. La porte-parole
de la Maison Blanche Jen Psaki avait déclaré en février que
l’administration consulterait le Comité olympique américain sur la
question. Pékin de son côté dénonce les appels au boycott et rejette
toute accusation de génocide envers les Ouïgours, présentant les
supposés camps d’internement comme des «centres de formation
professionnelle».
Les États-Unis avaient mené
un boycott en 1980 des Jeux olympiques de Moscou après l’invasion de
l’Afghanistan par l’URSS, tandis que le bloc soviétique avait répondu
quatre ans plus tard avec le boycott des Jeux olympiques de Los Angeles.