Un florilège d’hommages à Pape Diouf
Des proches et amis de Pape Diouf, l’ancien président de l’Olympique de Marseille (élite française), ont tenu à marquer le premier anniversaire de sa disparition en témoignant de la place que le défunt occupait dans leur vie.
C’est
par une visite au cimetière de Yoff, où repose l’illustre disparu, que
la famille du football sénégalais, avec en tête le président de la
Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, a entamé
cette commémoration, ce mercredi. Des proches du
disparu ainsi que le Franco-Ghanéen Marcel Desailly, ancien capitaine
des Bleus, et ses compagnies de la société Mondial Promotion ont tenu à
être présents, tout comme les agents Thierno Seydi et Etienne Mendy. Dans
un texte paru dans le Sud quotidien de ce jeudi, Mamadou Koumé, qui a
longtemps cheminé avec l’ancien reporter sportif, le présente comme « un
être pénétré de l’humain qui considérait tout interlocuteur comme digne
d’intérêt qu’il fallait écouter et à qui, il fallait répondre ». « Pape
était régulièrement sollicité par de petites gens. La main sur le cœur
et dans une discrétion dont il avait le secret, il apportait des
solutions à leurs requêtes et ces actions étaient presque normales pour
lui. Sa générosité à l’endroit de sa famille élargie, de ses parents et
des relations était légendaire ». A son hôtel où
il avait l’habitude de descendre avant d’acquérir sa demeure de Fann ou à
la maison familiale à Bopp, ses visiteurs étaient soulagés par le
soutien qu’il apportait », écrit M. Koumé, qui a cheminé avec le défunt
de 1986 à sa disparition le 31 mars 2020. Dans son
texte, il rappelle que « de Casablanca à Lubumbashi [il] était reçu et
accueilli comme le fils du continent qui avait réussi et dont on était
fier ». « Lui était fier d’avoir contribué à la
réussite de grands footballeurs comme Abedi Ayew Pelé, Marcel Desailly,
Didier Drogba et tant d’autres footballeurs dont il était le conseiller
avisé », indique l’ancien directeur général de l’Agence de presse
sénégalaise (APS). Desailly qui s’est déplacé à
Dakar pour rendre hommage à son ancien agent, a rappelé dans une vidéo
le rôle important que Pape Diouf a joué dans sa carrière. « Toutes
ces nuits passées à discuter et à élaborer la stratégie pour bien faire
les choses dans le projet de football que j’avais en ce moment-là », a
rappelé le Franco-Ghanéen, présentant Pape Diouf comme à la fois un père
et un frère. « Chacun de ceux que tu as côtoyés a
l’impression que tu lui appartiens », a ajouté l’ancien défenseur central
des Bleus, vainqueur de la Coupe du monde 1998 et de l’Euro 2000. Didier
Drogba, autre protégé de l’ancien agent de joueurs, parle du privilège
qu’il a « de procéder à l’inauguration de la fondation Pape Diouf »,
mercredi. « Fondation qui agira à servir le sport
qui aura été au centre de la vie de mon mentor : la paix si chère à son
cœur et pré-requis indispensable à toute évolution et le développement.
Des valeurs qui lui ont été précieuses tout au long de son existence »,
écrit l’ancien capitaine des Eléphants dans un tweet. Dans
son humanisme, Pape Diouf a laissé un grand vide chez ses frères
africains. Le Marseillais d’adoption cultivant l’humanisme, a gardé des
relations fortes avec notamment Julien Fournier, l’ancien secrétaire
général de l’OM et actuel directeur du football de Nice (élite
française). De Pape Diouf, l’ancien SG de l’OM
rappelle que « professionnellement, il transpire en moi que j’ai du mal à
dire ça c’est du 100 pour cent Julien Fournier ».
« Je
ne suis pas un robot, il y a des choses qui m’appartiennent mais j’ai
tellement été nourri au biberon de Pape… », a témoigné le dirigeant
français.
Dans le monde de la culture, le
philosophe et journaliste El Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller à
la présidence de la République, republie l’hommage qu’il avait rendu à
Pape Diouf, premier Sénégalais décédé de la Covid-19, à l’occasion de sa
disparition. « La crise que le Covid-19 nous
impose n’est pas une crise ordinaire. Elle n’est pas comme la crise née
des grandes épidémies qui ont traversé l’histoire. Elle est une crise
particulière. Elle est humaine, existentielle, ontologique car elle
touche à notre condition d’être », a souligné l’ancien DG du quotidien
national Le Soleil.
Il appelle à faire face et à « rester debout pour rester dignes de vivre, étincelants et impavides, héroïques et stellaires ». El
Hadj Kassé poursuit : « L’espoir chevillé à notre quotidien de combat et
de ferme volonté de vaincre, pour que cette pandémie de la Covid-19
ploie sous les tirs groupés des attaquants de pointe que sont les
chercheurs qui lentement mais sûrement sont en train de trouver des
solutions pour couper à son œuvre destructrice ».