NBA : LeBron James critiqué pour avoir refusé de dire s’il se ferait vacciner ou non
Le joueur des Lakers se retrouve sous le feu des critiques pour
avoir estimé que son choix ou non de se faire vacciner relevait de la
«sphère privée».
La
superstar des Lakers, LeBron James, qui a refusé de dire s’il se ferait
vacciner contre le Covid-19, arguant que cela relevait de «la sphère
privée», se voit à présent reproché de ne pas vouloir montrer l’exemple
auprès de la communauté afro-américaine. Interrogé dimanche, en marge du
All-Star Game, sur sa volonté de se faire vacciner ou pas lorsque
viendra son tour, James a répondu: «c’est une discussion que ma famille
et moi aurons. Et je pense que cela restera probablement dans la sphère
privée».
La veille, tout en assurant qu’il ne
rendrait pas la vaccination obligatoire pour les joueurs, le patron de
la NBA Adam Silver avait estimé que la plupart choisiraient tout de même
de s’y soumettre. Il avait aussi espéré que la ligue puisse continuer à
servir de plateforme de sensibilisation. L’instance a déjà commencé
cette campagne, avec des publicités impliquant certaines icônes de la
NBA comme l’entraîneur de San Antonio Gregg Popovich (72 ans),
l’ancienne gloire des Celtics Bill Russell (87 ans) et celle des Lakers,
Kareem Abdul-Jabbar (73 ans), tous trois vaccinés.
Plusieurs joueurs réticents sur le vaccinMais
une appréhension persiste parmi les stars actuelles, selon la
directrice du syndicat des joueurs (NBPA), Michele Roberts, qui a
affirmé à Yahoo Sports que leurs réponses quant à l’opportunité de se
faire vacciner allaient de «Non, je ne le ferai pas» à «Pourquoi ne
pouvons-nous pas le faire plus tôt ?».
Coéquipier
de James aux Lakers, Jared Dudley, a lui affirmé sur Twitter qu’il
était peu probable que des sportifs en bonne santé se précipitent «sans
suffisamment de recherches effectuées au préalable». James Harden
(Brooklyn) et Donovan Mitchell (Utah) ont également confié être indécis.
Ces réticences de la part des joueurs, dont les trois-quarts sont Noirs
en NBA, en reflète une plus large encore au sein de la communauté
afro-américaine dans le pays.
Une des raisons
se trouve dans l’histoire même des Etats-Unis, qui a mené plusieurs
expériences médicales sur les Noirs, la plus notoire étant celle de
Tuskegee, en Alabama, où, entre 1932 et 1972, des Afro-Américains ont
servi de cobaye à leur insu pour des études sur les effets de la
syphilis.
La communauté afro-américaine réticente ?Plusieurs
voix appellent donc James à reconsidérer sa position et afficher son
soutien au vaccin, étant donné l’impact mortel du Covid-19 dans les
communautés minoritaires. Selon Les Centres américains de prévention et
de lutte contre les maladies (CDC), les Afro-Américains ont 1,4 fois
plus de risques de contracter le Covid-19, 3,7 fois plus de risques
d’être hospitalisés après infection et 2,8 fois plus de risques d’en
mourir que la population caucasienne.
Stephen
A. Smith, célèbre analyste d’ESPN, a ainsi rappelé que James était une
«figure incroyablement influente». «Il a pris des positions sur
beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets importants pour notre communauté.
Et si vous avez pu vous exprimer sur ces sujets, vous devriez peut-être
penser à vous exprimer sur celui-ci. Parce qu’il est qui il est, et
qu’il sait qui il est, ce n’est pas le moment de garder cela privé.»
Abraar
Karan, médecin à l’hôpital de la Faculté de médecine de Harvard, a lui
insisté sur le «rôle essentiel que les sportifs comme James pourraient
avoir». «S’ils se font vacciner, il est important de penser au message
public qui va avec. Ils peuvent jouer ce rôle de leader et aider les
gens à se sentir en sécurité avec le vaccin», a-t-argué sur TMZ.com.