Affaire Sonko: Le capitaine Touré confirme sa démission et explique (Vidéo)
Beaucoup doutaient de l’information sur sa démission. Mais, elle est belle et bien vraie. Capitaine Omar Touré, qui avait dressé le procès verbal sur l’affaire Sonko Adji Sarr à la section de recherches de la gendarmerie, s’exprime ici face à la caméra. Suivez ses explications.
Ci dessous l’intégralité de la
lettre du capitaineTouré rendue publique plus tôt ce dimance
« Je m’appelle Oumar Touré. Mon nom ne vous ai pas inconnu car il
apparaît dans le procès-verbal de l’affaire Opposant Mademoiselle Adji
SARR a l’honorable député Ousmane SONKO.
Je ne suis qu’un capitaine
de Gendarmerie, qui est dans l’obligation de parler au risque de ma vie
car à l’impossible, nul n’est tenu.
Depuis la fuite du procès-verbal concernant cette enquête je suis
suivi par des individus dont j’ignore la vraie motivation jusqu’à ce
qu’on m’apprenne qu’il s’agissait des éléments de la Direction Nationale
du Renseignement Sénégalais. Pour une affaire privée, j’ai été plutôt
très surpris par cette mesure. J’ai ainsi saisi ma hiérarchie par
correspondance en date du 03 mars 2021 de mes craintes pour ma sécurité
et celle de ma famille.
Depuis lors, aucune mesure n’a été prise et les individus continuent
leur forfaiture en suivant tous mes déplacements, allant même jusqu’à
mettre sous écoute mes communications en anticipant tous mes faits et
gestes. Ce qui constitue une violation de mes droits constitutionnels.
Tout cela parce que je suis soupçonné à tort d’être à la solde d’un
opposant que je n’ai rencontré que le jour de la remise de sa première
convocation dont j’étais porteur, donc en faisant mon travail
conformément aux ordres de mes chefs.
Il est vrai que je suis astreint au droit de réserve. Toutefois
lorsque l’Etat n’applique pas la réciprocité en respectant ses
engagements envers moi, en mettant en danger ma vie et celle de ma
famille, je suis en droit de dénoncer et de prendre les sénégalais à
témoin. Je tiens à informer la Communauté nationale et internationale
que tout ce qui m’arrivera à moi ou à un membre de ma famille sera de la
responsabilité exclusive de l’Etat du Sénégal et de la gendarmerie
nationale qui n’a rien fait pour faire cesser la violation de mes
droits. Qui ne dit mot, consent alors je ne peux pas rester inerte face à
tout ce qui peut m’arriver dans les jours à venir.
Je défie quiconque de produire la preuve matérielle de mon contact
avec le député Ousmane SONKO hormis pour le motif cité plus haut. Rien
ne justifie qu’on me surveille comme un vulgaire criminel en tant qu’un
officier public. Si un officier de gendarmerie peut subir une telle
discrimination pour faire plaisir à un individu je me demande comment le
Sénégalais lamda sera traité. Toutes ces personnes qui prennent la
fonction comme un gagne-pain, en voulant coûte que coûte se maintenir
même s’il faut magouiller pour faire plaisir au chef doivent prendre
exemple sur ce qui m’arrive aujourd’hui. Le jour où vous changerez de
camp ou soupçonné d’être à la solde d’un opposant vous subirez le même
traitement.
Par conséquent, je transmets aujourd’hui, ma démission au Président
de la République du Sénégal par voie hiérarchique en renonçant
volontairement et d’une manière absolue aux prérogatives attachées à mon
grade. Je préfère la faim avec la conscience tranquille que l’opulence
en perdant mon sommeil et ma sécurité. Toute ma vie, je me suis battu
contre l’injustice et, maintenant c’est moi qui en ai l’objet.
Mon plus grand honneur fut de servir la patrie par le biais de la
Gendarmerie, constituée en grande partie d’hommes intègres et de valeur
que je n’oublierai point jusqu’ à mon dernier souffle. Je déplore tout
ce qui est en train de se passer dans notre pays pour une simple
affaire. Je présente mes condoléances à toutes ces familles qui ont
perdu leurs proches durant ces derniers jours.
Jeunesse Sénégalaise n’écoutez pas le discours incitateur de ce
ministre de l’intérieur irresponsable, n’écoutez pas non plus le
discours endormant de monsieur Idrissa SECK qui a fini d’être la risée
de l’histoire et n’écoutez pas aussi ceux qui par des mots manipulent
l’opinion public. Regardez plutôt le legs de Cheikh Ahmadou Bamba, de
Elhadj Malick SY et de Baye NIASS et tant d’autres.
Ne demander pas la démission du Président de la République car il a
été élu, attendons l’échéance électorale pour ne pas entacher notre
démocratie mais toutefois, le ministre de l’intérieur, le ministre de la
justice et le Procureur de la République de Dakar doivent démissionner
de leur fonction. Je tiens à apporter mon soutien à tous ces sénégalais
qui ont perdu un être ou un bien. J’apporte également mon soutien à tous
ces personnes qui ont demandé que justice soit faite dans ce pays.
Je remercie le commandant Mbengue et tous mes collaborateurs de
la Section de Recherches. Toutes les personnes avec qui j’ai servi
savent que j’aime et je respecte la gendarmerie mais pas au prix de ma
dignité J’espère que la paix reviendra dans notre cher pays merci. »