Lutte contre la corruption : Le projet Offlocc évalué à mi-parcours
Après plus d’une année de mise en œuvre du projet Offensive locale citoyenne pour la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux (Offlocc), une évaluation à mi-parcours a été conduite dans les communes d’intervention pour apprécier son efficacité sur le terrain. Les résultats de cette évaluation ont été présentés au public en marge d’un atelier de restitution qui s’est tenu ce mardi 2 mars 2021, à Dakar.
Il s’agit ici, d’une évaluation qui a
permis d’avoir, d’une part des « résultats qualitatifs sur la gestion
du projet et les appréciations des acteurs territoriaux et
bénéficiaires, et d’autre part, de formuler des recommandations
d’amélioration » de la mise en œuvre des activités futures.
Selon
Enda Ecopop, « les améliorations tant attendues, du cadre et des
conditions de vie des populations dans les collectivités territoriales,
tardent à se matérialiser ».
Depuis plusieurs
décennies, des compétences jusqu’alors assumées par l’Etat, sont
transférées aux collectivités territoriales. Mais, force est de noter
que ces « responsabilités et compétences transférées ne sont pas
totalement assumées par les collectivités territoriales qui n’arrivent
pas encore à jouer leur rôle de promoteur et de catalyseur du
développement territorial », selon cette Organisation non
gouvernementale (Ong) basée à Dakar.
Pour elle,
les récentes réformes apportées au cadre normatif (loi n°2018-15
prescrivant le remplacement dans tous les actes législatifs et
réglementaires de la dénomination « collectivité locale » par «
collectivité territoriale ») et la restructuration du Fonds
d’équipements des collectivités territoriales (Fect), « témoignent de
cette volonté d’un approfondissement de la décentralisation financière.
Et il est à craindre que ces réformes importantes sur le plan normatif
et réglementaire, occasionnent également la décentralisation des
pratiques corruptrices du niveau central vers les collectivités
territoriales, ‘’encore fragiles et dépourvues de capacités techniques,
institutionnelles et managériales pour prévenir sinon lutter contre
l’évasion fiscale, la corruption et le blanchiment de capitaux’’ ». Cet
éventuel changement d’échelle de la corruption, mettra davantage les
élus et acteurs locaux au contact des tentations rendant ainsi la
recherche de stratégies de prévention impérative.
Pour
concrétiser ces réformes de l’Etat à l’échelle locale, ledit projet qui
porte sur la lutte contre la corruption au Sénégal a été initié en
2019. Et depuis lors, plusieurs activités ont été mises en œuvre dont
des campagnes de sensibilisation, de diagnostic des activités
vulnérables à la fraude, la corruption et le blanchiment de capitaux,
des formations de coachs accompagnateurs, d’élus et d’acteurs
territoriaux, la mise en place des coalitions d’acteurs, l’élaboration
et le démarrage de la mise en œuvre des plans d’action de lutte contre
la corruption et le blanchiment de capitaux.
« Un fléau extrêmement grave qui entrave toute action de développement »
Venu
présider la rencontre au nom du Garde des Sceaux, ministre de la
Justice, en présence du président de l’Union des associations des élus
locaux (Uael) Adama Diouf, le directeur de la promotion de la bonne
gouvernance, Cheikh Fall Mbaye, a soutenu que la corruption constitue
pour tous les Etats, notamment ceux en voie de développement, un « fléau
extrêmement grave qui entrave tous les efforts de développement qui
sont menés dans les pays ».
A rappeler que,
pour « accompagner les collectivités territoriales vers une meilleure
gouvernance, le projet Offlocc propose une approche systémique
permettant le changement des comportements, attitudes et pratiques, en
fournissant le savoir, le savoir-faire et le savoir-être (aptitudes et
compétences, comportements) aux acteurs territoriaux ». Et pour cette
première expérience, Enda ecopop a défini un périmètre d’intervention
constitué de 7 communes, à savoir : Diourbel, Dangalma, Sédhiou,
Diaobé-Kabendou, Kédougou, Cayar et enfin, Dalifort-Forail.
La
rencontre a noté la participation des acteurs territoriaux et
institutionnels, à savoir : les Ard, les coaches accompagnateurs, les
membres des coalitions d’acteurs et les autorités municipales des sept
communes d’intervention, les représentants du ministère de la Justice,
du ministère en charge des collectivités territoriales ; ainsi que
l’Uael, l’Ofnac, l’Ue, l’Usaid/Gold, le Pndl, et Enda ecopop).