Ousmane Sonko : « Pourquoi mon immunité parlementaire reste intacte »
L’assemblée nationale se réunit ce vendredi 26 février pour examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Ce dernier est accusé de viols et de menaces de mort sur la masseuse de 20 ans, Adji Sarr. Toutefois, le mis en cause a fait une déclaration, hier jeudi 25 février pour soutenir que même si cette requête passe comme lettre à la Poste, son immunité va rester intacte. Ce faisant, il a donné des arguments. A l’en croire, il y a entre autres des vices de la phase d’enclenchement judiciaire de la procédure. Le parlementaire a indiqué que le doute manifeste du procureur qui, dans son réquisitoire, en date du 9 février 2021, adossé sur le seul Procès-Verbal (PV) d’enquête, a requis contre X et non Ousmane Sonko, même la pauvre victime collatérale, Ndeye khady Ndiaye, n’a pas été visée puisque, dans sa précipitation, a mis « Ndeye khady Diagne ». Il ajoute que l’empressement injustifié du juge d’instruction, Mamadou Seck, rappelé sur Dakar le même jour, alors que son père venait de décéder la nuit, pour immédiatement désigner l’adversaire politique de Macky sall, en dehors de tout élément en surplus de ceux dont disposait le procureur de la République, maître des poursuites.
« De mémoire de praticien, jamais une procédure n’a été aussi expéditive, irrégulière et partisane »
Ousmane
Sonko de renseigner que c’est ainsi, qu’il a immédiatement informé le
procureur de la République d’une demande de levée de l’immunité
parlementaire de Ousmane Sonko. « De mémoire de praticien, jamais une
procédure n’a été aussi expéditive, irrégulière et partisane. Le seul
domaine où Macky Sall réussi », dit-il.
Concernant
les vices de la procédure parlementaire (article 61 Constitution,
articles 51, 52, 40, 32 et suivants du règlement intérieur de
l’Assemblée Nationale), le mis en cause a précisé que c’est un dossier
qui ne comporte pas le réquisitoire du procureur mais qui commence avec
la lettre très tendancieuse du juge d’instruction, monsieur Mamadou
Seck. En sus, c’est un dossier qu’on refuse de transmettre aux membres
de la commission ad-hoc, pour leur permettre d’avoir des opinions
éclairées et travailler en conséquence. Il a également affirmé qu’il y a
une précipitation à l’’envoyer une convocation alors même que les
membres de la commission n’avaient pas encore validé un plan de travail.
Mieux, il y a la démission de deux membres de l’opposition rendant sa
composition irrégulière. Et la conséquence est qu’ «elle ne peut lever
mon immunité ».
«
Toute cette mascarade vise un seul but : m’inculper le plus rapidement
possible, décerner le mandat de dépôt, ouvrir une instruction non
limitée dans le temps pour me laisser pourrir en prison et me radier de
la liste électorale, ternir mon image et me décrédibiliser. Hé bien je
dis non à la levée viciée d’une immunité que nous confèrent la confiance
et le suffrage des Sénégalais. Non à mon arrestation illégale et
imminente, programmée par Macky Sall en personne », soutient Ousmane
Sonko. Avant de poursuivre : « Chers compatriotes, comme je vous l’avais
dit, Macky Sall n’en a cure du droit et des procédures, quand il lance
une sale entreprise de liquidation d’un adversaire politique, rien ne
l’arrête si ce n’est le rapport de force politique et social. D’où ma
décision d’invoquer mon droit constitutionnel, naturel et individuel à
la résistance à l’oppression ».
« Ma ferme résistance se manifeste par… »
Le
député d’asséner : « Ma ferme résistance se manifeste par mon refus de
reconnaissance de la légalité de la commission ad-hoc, de ses
recommandations et de la résolution de la plénière illégitime de BBY, la
conséquence logique est que mon immunité parlementaire demeure intacte
et la récusation de Mamadou Seck, ce juge partial du 8é cabinet, non
indépendant du procureur de la République et du gouvernement de Macky
Sall » ;
Il
a, par ailleurs, invité les Sénégalais par la même, à prêter un œil
attentif au doyen des juges d’instruction, Samba Sall, pour toute
participation éventuelle au traitement de ce dossier. Car, c’est connu
de tous, tous les coups foireux contre les opposants politiques ou
citoyens au régime Sall passent par ce triangle des Bermudes judiciaires
(Bassirou Gueye – Samba Sall –Mamadou Seck). « Si Macky Sall veut me
liquider, il devra pour une fois accepter de se salir les mains au lieu
de se cacher lâchement derrière ses barbouzes de la justice »,
termine-t-il.