Résurgence de la fièvre Ebola : Un activiste de la société civile guinéenne accuse le personnel soignant de négligence
La Guinée est de
nouveau en proie à une poussée de fièvre Ebola, cinq ans après la fin de
la précédente épidémie de ce virus dévastateur. Une centaine de cas,
dont cinq mortels, ont été identifiés par les autorités sanitaires dans
le sud- est du pays. Il s’agit, là, de la première résurgence signalée
de la maladie en Afrique de l’Ouest depuis 2016.
Depuis
l’annonce de la recrudescence de cette maladie, Dansa Kourouma,
président du Conseil national des organisations de la société civile
guinéenne (CNOSCG) en séjour dans la région indique que des campagnes de
sensibilisation sont en cours pour expliquer aux populations les
comportements à adopter. « Nous les avons mobilisés autour d’un
consortium préfectoral composé d’une cinquantaine d’ONG et les premières
actions consistaient à installer des kits de lavage des mains dans les
gares routières et sensibiliser surtout les transporteurs notamment ceux
des taxi motos à ne prendre aucune personne présentant de symptômes, à
ne transporter aucun malade d’une sous-préfecture à une autre et
notamment de Gouéké vers la commune urbaine ou vers d’autres
destinations parce que le marché hebdomadaire de Gouéké est le marché le
plus grand de la région forestière », a indiqué Dr Dansa Kourouma.
Ce
dernier trouve par ailleurs, que la résurgence de cette maladie est
inadmissible. L’activiste de la société civile voit une responsabilité
du personnel soignant dans la propagation de cette maladie car n’ayant
pas pris toutes les précautions avec la première patiente contaminée. «
La chose la plus importante d’ailleurs, je suis indigné par le
comportement du personnel de santé qui ne prend aucune mesure de
protection, qui manipule un cas d’Ebola pendant plusieurs semaines
jusqu’à ce que décès s’en suive, sans douter que Ebola c’est la chose la
plus grave aujourd’hui et qui concerne d’ailleurs un professionnel de
la santé », a dénoncé cet activiste.
Si
la psychose n’a pas encore gagné du terrain à Gouécké, épicentre de la
maladie, Dansa Kourouma craint par contre l’indifférence de certains
citoyens face à cette maladie très contagieuse et mortelle.C’est
pourquoi il invite les autorités guinéennes à prendre toutes les
mesures pour couper la chaîne de contamination de cette épidémie. « Il
faut que tous les personnels de la santé de la préfecture de N’zérékoré
et de toute la région soient en alerte et que les autorités prennent des
décisions rigoureuses par rapport aux consultations des malades et il
faut instaurer dès maintenant l’enterrement sécurisé dans toute la
région », a lancé Dr Dansa Kourouma.A
date d’aujourd’hui, la Guinée compte 5 cas de décès, une centaine de
contacts qui sont suivis dans les centres de traitements
épidémiologiques de N’zérékoré et de Conakry.