Mouhamet Diallo alias MO GATES: Un discours, mille interrogations
On le savait « distributeur de billets » de banque
aux artistes et autres musiciens sénégalais. Mais après le meeting qu’il
a tenu la semaine dernière à New York, Mohamed Diallo, alias Mo Gates, a
révélé une autre facette de sa personne.
L’homme
qui se fait appeler « millionnaire en dollar et milliardaire en Cfa »
serait-il en train de changer de cap ? C’est ce que l’on se demande,
après avoir écouté le discours qu’il a prononcé il y a environ quatre
jours à New York, devant une bonne poignée de ressortissants sénégalais.
Mohamed Diallo, alias Mo Gates, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a
profité de cette tribune pour, non seulement parler de sa fortune, mais
surtout, s’attaquer à «la mal gouvernance» qu’il dit sévir au Sénégal.
Un sujet qu’il évoque, sans doute, pour la première fois depuis que
l’homme a commencé à enflammer les réseaux sociaux avec ses billets,
gracieusement offerts à ses hôtes, ses jets privés et ses richesses
jugées énormes.
Haut
perché sur ses près de deux mètres de taille, l’homme âgé d’une
trentaine d’années n’a pas mâché ses mots. Mo Gates fait comme s’il
appelait à «tout raser». Dans ses propos, parait une profonde aversion
contre la manière dont le Sénégal est géré. Même s’il ne cite aucun nom,
l’homme ne s’est pas privé le luxe de dénoncer «la corruption» qu’il
dit sévir dans le pays.Et pour résoudre
le problème, Mo n’est pas allé loin. Il a d’abord mis au point un
concept : « Na Lampe Yi Takk» (Que les lumières s’allument, en wolof).
Ce que cela signifie concrètement ? Mo Gates dit, en substance, que
c’est une stratégie qui consiste à clarifier les multiples points
sombres qui existent au Sénégal.
Ce
n’est pas tout. Pour relever le pays, l’homme très couru par les stars
du Show-biz a invité les sénégalais, nantis comme lui, à venir investir
au pays. C’est donc, pourrait-on dire, un appel au « retour au pays »
que le milliardaire semble lancer à l’endroit de ses compatriotes,
surtout les jeunes, éparpillés un peu partout à travers le monde.
Dans
un wolof mâtiné d’anglais, avec quelques mots en français, le
longiligne qui ne parle jamais sans rassurer sur l’origine licite de sa
fortune s’est également attaqué à ceux qu’il a appelés « les politiciens
de métier ». « La politique n’est pas un métier, c’est une passion »,
a-t-il répété à plusieurs reprises. Mais Mo Gates porte-t-il un combat ?
Lequel ? Ce qu’il dit ne relève-t-il pas du déjà entendu ?
Les
questions de cette nature fulminent au sujet du richissime homme
d’affaires qui prend un jet privé pour aller manger des sandwichs. A
ceux qui lui prêtent des ambitions politiques, il a récemment répondu
qu’il n’avait «ni le temps ni l’énergie». Mais lors de son meeting New
Yorkais, Mo Gates a dit ceci : «je suis prêt pour mon pays». Qu’est-ce
que cela signifie réellement ? Personne ne le sait, à part lui.
Toutefois, ce qui est clair est que le Mo Gates qui s’est montré
récemment n’a rien à voir avec celui-là, devant qui certains musiciens
et autres laudateurs ont rampé pour ramasser des liasses de billets. De
ce fait, même s’il se garde d’afficher des ambitions, il va sans dire
que les acteurs du landernau politique frémissent déjà à l’idée de le
voir, avec ses milliards et son discours révolutionnaire, fourrer sa
main dans le panier de scrabble.