Vaccination contre le Covid-19 : comment s’en sortent nos voisins européens ?
La vaccination contre le coronavirus subit un sérieux retard en France, faute d’approvisionnement. Trois régions devront même arrêter d’effectuer la première injection dès le 2 février. Nos voisins européens s’en sortent-ils mieux ?
C’est une mauvaise nouvelle pour la vaccination européenne contre le coronavirus. Le laboratoire AstraZeneca a annoncé, mardi 26 janvier, que seul un quart des doses promises à l’Union Européenne seraient livrées au premier trimestre 2021, alors que l’autorisation de mise sur le marché vient d’être donnée par le régulateur ce 29 janvier, selon l’AFP.
Des retards avaient déjà été pris dans l’approvisionnement des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna. De quoi forcer plusieurs pays à ralentir la cadence de la vaccination.
L’Allemagne, bien placée mais en retard
C’est notamment le cas pour l’Allemagne. Le pays avait pourtant commencé très fort, vaccinant des dizaines de milliers de personnes en quelques jours seulement, et 400 000 en deux semaines. Mais ses plans ont rapidement été contrariés par le manque de doses, en partie imputé à l’Union Européenne. “Notre gouvernement a laissé l’Union Européenne organiser les achats des vaccins. Là, c’était vraiment une erreur”, s’est notamment plaint Florian Kluckert, député du Parti libéral démocrate (FDP), auprès de TF1. “Le fruit de la recherche allemande est largement disponible aux États-Unis mais demeure une denrée rare en Allemagne”, regrette de son côté le journal Die Welt, en référence au vaccin Pfizer-BioNTech (BioNTech étant un laboratoire allemand), comme le rapporte le site Toute l’Europe.
Le pays a tenté de contrebalancer ce ralentissement en demandant à récupérer 30 millions de doses supplémentaires dans le cas où l’un des membres de l’UE décidait d’abandonner une de ses commandes – s’il estime que l’un des vaccins est trop difficile à conserver ou administrer par exemple -, rapporte Le Point. Mais la Commission européenne a refusé ce principe et décidé d’appliquer celui du prorata en fonction de la population pour les commandes initiales comme pour les désistements.
Par ailleurs, quelques ralentissements sont aussi liés à la politique interne, et notamment au fait que les Länder n’avancent pas tous à la même vitesse. Avec plus de deux millions de personnes vaccinées, soit 2,5% de sa population, l’Allemagne est tout de même sur le podium des pays Européens, juste derrière le Royaume-Uni, précise Euronews.
Le Royaume-Uni largement en tête
Le Royaume-Uni occupe, avec une large avance, la première place des pays européens en matière de vaccination contre le coronavirus. Il faut dire que c’est le premier pays, dans cette région du monde, à avoir lancé les injections pour sa population, dès le 8 décembre. Aujourd’hui, près de 7,5 millions de personnes ont reçu au moins une dose, soit plus de 11% de la population.
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Outre le vaccin Pfizer-BioNTech, le Royaume-Uni a déjà autorisé l’AstraZeneca, ainsi que le Moderna – ce dernier ne devrait cependant pas être disponible dans le pays avant le printemps – et a sécurisé 60 millions de doses du vaccin Novavax, rapporte France Culture.
Face à une situation sanitaire actuellement très critique – plus de 100 000 morts du coronavirus depuis le début de la crise, le système de santé publique au bord du gouffre, des hôpitaux complètement saturés – la réussite de la campagne de vaccination est une source de fierté pour le gouvernement. Et il n’a pas l’intention de lâcher, quitte à tendre ses relations avec Bruxelles.
Après l’annonce du laboratoire suédo-britannique AstraZeneca, qui a expliqué ne pas pouvoir livrer les doses prévues en temps et en heure à l’Union Européenne, les 27 ont demandé au laboratoire de s’appuyer sur ses usines situées en Grande-Bretagne pour régler le problème. Mais AstraZeneca a répondu que les doses issues “de la chaîne d’approvisionnement britannique iraient d’abord au Royaume-Uni”, en raison d’un contrat signé avec Londres bien avant celui avec l’UE, rapporte France info. De son côté, le gouvernement britannique a précisé vouloir que le laboratoire respecte son engagement en lui fournissant deux millions de doses par semaines. De quoi faire grincer quelques dents à Bruxelles.