Etats-Unis : Biden nomme une pédiatre transgenre ministre adjointe de la Santé
C’est une première « historique », selon les mots du président élu des Etats-Unis. Joe Biden a annoncé ce mardi qu’il nommait ministre adjointe de la Santé Rachel Levine, une experte transgenre en pédiatrie et psychiatrie.
«
Elle représente un choix historique et extrêmement qualifié pour aider à
mener les politiques de santé de notre administration », a écrit Joe
Biden, qui deviendra le 46e président des Etats-Unis mercredi. Rachel
Levine « apportera le leadership ferme et l’expertise cruciale dont nous
avons besoin pour guider les gens à travers cette pandémie, peu importe
d’où ils viennent, leur race, religion, orientation sexuelle, identité
de genre ou leur handicap », a-t-il ajouté.
Le démocrate a promis d’enclencher la vitesse supérieure pour lutter
contre la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, pays le plus touché au
monde avec 24 millions de cas et près de 400 000 morts. Il a choisi le
procureur général de Californie, Xavier Becerra, comme ministre de la
Santé.
Directrice de la Santé de la Pennsylvanie
Aujourd’hui directrice de la Santé de la Pennsylvanie et professeure
d’université en pédiatrie et psychiatrie, Rachel Levine « est sur le
point d’être la première responsable fédérale ouvertement transgenre à
être confirmée par le Sénat américain », a précisé l’équipe de Joe Biden
dans un communiqué. Et de souligner que la pédiatre a déjà été
confirmée « à trois reprises » à ses fonctions par le Sénat de la
Pennsylvanie, contrôlé par des républicains.
Rachel Levine est diplômée du Harvard College et de l’école de
médecine de l’Université Tulane, selon sa biographie officielle. En plus
de son travail avec les enfants et les adolescents, l’expertise de
Levine comprend des travaux sur la crise des opioïdes, la marijuana
médicale, les troubles de l’alimentation et la médecine LGBT.
Les démocrates prendront cette semaine le contrôle de la chambre haute, qui doit confirmer les nominations présidentielles.
Mesures jugées discriminatoires de Trump
Après l’annonce de sa victoire à la présidentielle, le 7 novembre,
Joe Biden avait fait une mention, sans précédent, des personnes
transgenres. « Je suis fier de la coalition que nous avons formée
ensemble, la plus vaste et la plus diverse de l’histoire. Démocrates,
républicains et indépendants. Progressistes, modérés et conservateurs.
Jeune et vieux. Urbains, banlieusards et ruraux. Gays, hétérosexuels et
transgenres. Blancs, Latinos, Asiatiques, Amérindiens et Afro-américains
», avait-il déclaré dans son fief de Wilmington.
Le président sortant Donald Trump a lui adopté plusieurs mesures
controversées concernant les personnes transgenres. En revenant sur une
annonce emblématique de son prédécesseur démocrate Barack Obama, il
avait notamment annoncé en 2017 sa décision de leur interdire de servir
dans l’armée, mettant en avant « le fardeau des coûts médicaux énormes »
et des « perturbations ».
Début 2018, le Pentagone avait finalement autorisé à s’enrôler les personnes transgenres n’ayant pas changé de sexe, ni l’intention de le faire, mais à condition de servir sous leur sexe biologique. Des tribunaux fédéraux avaient suspendu cette nouvelle politique, la jugeant « similaire » à la précédente.