FRANCE: MENACÉ D’EXPULSION, Laye Fodé Traoré régularisé
Grâce à la détermination de son patron, en grève de la faim depuis le 3 janvier, et à la médiatisation de son dossier, Laye Fodé Traoré va pouvoir rester en France avec un titre de séjour.
Une victoire pour le jeune homme et son patron, qui avait mis sa santé en péril. Laye Fodé Traoré, apprenti boulanger à Besançon (Doubs), a été régularisé, a annoncé sur Twitter le député européen Raphaël Glucksmann ce jeudi à midi.
Stéphane Ravacley, son patron, en grève de la faim depuis le 3 janvier pour obtenir la régularisation de son employé, a confirmé la belle nouvelle à Brut.
Les deux hommes avaient rendez-vous à la préfecture de Vesoul en début d’après-midi, selon l’Est républicain, et avaient prévu de s’y rendre avec une représentante de l’association qui prend Laye en charge depuis sa majorité.
Après près dix jours sans s’alimenter, le boulanger avait été admis mardi matin aux urgences pour un malaise. Bien qu’affaibli, il souhaitait poursuivre sa grève de protestation, contre le sort fait à Laye. En parallèle, la pétition lancée pour les soutenir a recueilli à ce jour plus de 241 000 signatures.
Un «cas particulier »
Arrivé de Guinée en France à 16 ans, après
un long parcours périlleux, le garçon, mineur isolé sans papiers, avait
été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. « Quand il était
mineur, l’Etat s’en est bien occupé. Il savait que c’était un migrant,
mais il lui a proposé logement, protection, vacances et travail. Et le
jour où il a 18 ans, qu’il est bien parti dans la vie, on lui dit, qu’il
doit quitter le pays », reprochait dans Le Parisien-Aujourd’hui en
France le boulanger, déterminé à tout faire pour aider le « gamin ».
Visé par une obligation de quitter le territoire français après que la préfecture de la Haute-Saône avait refusé de lui octroyer un titre de séjour à sa majorité, le jeune homme a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond. Son recours devait être examiné le 26 janvier. Face à la médiatisation, le dossier avait été transmis à Paris. Vendredi 8 janvier, en déplacement dans le Doubs, la ministre du Travail Élisabeth Borne avait reconnu qu’il s’agissait d’un « cas particulier ».
Employé du fournil depuis un an et demi au fournil, élève en CAP, Laye, passé son diplôme en juin, devrait pouvoir poursuivre son cursus, avec l’appui de Stéphane Ravacley, pour décrocher un brevet professionnel en boulangerie.