Ils réclament le rejet du projet de réforme de la loi sur l’état d’urgence
Les députés examinent, ce lundi, le projet de loi portant réforme de la loi sur l’état d’urgence et l’état de siège. La Raddho, la Lsdh et Amnesty demandent son retrait pur et simple.
«Le
projet vise à permettre à l’autorité exécutive de se passer de toute
habilitation de la représentation parlementaire, chaque fois qu’il
s’agira de gestion de crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires.
Une telle marginalisation de l’Assemblée nationale sur des questions
aussi importantes que l’exercice des droits des citoyens dans un
contexte de gestion des situations d’urgence sécuritaire et sanitaire
est inacceptable dans un Etat de droit fondé sur la séparation des
pouvoirs constitutionnels », dénoncent les organisations de défense des
droits humains.
De leur avis, dans un tel système, la séparation des pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire revêt un statut de droit fondamental
qui est inséparable de la protection des droits et libertés consacrés et
garantis aux citoyens. «S’y ajoute que l’urgence sanitaire est
différente de l’urgence sécuritaire. Elle concerne toute la population
et affecte tous les aspects de la vie sociale, économique, publique
comme privée, du pays. Elle ne peut donc pas relever d’une loi, même
modifiée, sur l’état d’urgence comme l’envisage le gouvernement dans son
projet de Loi», ajoutent-ils.
Ils demandent aussi à l’Etat de retirer l’adoption du projet de Code de la sante publique et de s’atteler plutôt à l’élaboration rapide d’un «projet de Code de la santé dont certaines dispositions seront dédiées à la gestion des pandémies au Sénégal.» Ceci, à leurs yeux, permettra à l’Assemblée nationale et aux organisations de la société civile de contribuer à la protection des sénégalais dans les situations de pandémie et aux autorités sénégalaises de respecter les engagements souscrits dans le cadre des traités africains et internationaux.