Éducation sexuelle à l’école : Le CUDIS) salue « la vigilance et la fermeté des syndicats d’enseignants »
L’atelier organisé par l’UNESCO, du 21 au 23 décembre à Saly, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale pour évaluer l’intégration de l’éducation à la santé de la reproduction dans les curricula, fait encore réagir dans le landerneau politico-religieux. Le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) saist la balle au rebond et appelle le gouvernement à la fermeté, non sans saluer la position des syndicats d’enseignants sur la question.
A
en croire le Cudis, cette activité menée dans le cadre du Fonds de
solidarité pour les projets innovants de l’UNESCO (FSP-I) sert
d’enveloppe et de porte d’entrée à la promotion de l’éducation complète à
la sexualité (ECS) qui constitue indubitablement une option stratégique
de cette organisation dont le Sénégal est membre ».
Le
Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) qui « travaille pour la
refondation du système éducatif autour de nos valeurs culturelles et
religieuses salue la vigilance et la fermeté des organisations
syndicales d’enseignants et se félicite du rejet rapide et sans ambages
par le ministre de l’Éducation nationale de ce projet funeste. Mais il
invite l’État à la lucidité et à la préservation de notre souveraineté
dans la définition des contenus d’éducation qui font l’objet d’un
contrôle implicite à travers des projets et programmes financés par des
partenaires techniques et financiers », indique un communiqué reçu à cet
effet.
Il rappelle également aux autorités
sénégalaises « la nécessité de poursuivre la réparation des injustices
structurelles du système éducatif et d’intégrer dans les curricula les
enseignements de paix, de cohabitation pacifique, de transparence, de
bonne gouvernance, etc. de nos grandes figures religieuses.
Et
souligne, au demeurant, que « l’enseignement religieux est une demande
profonde d’une partie de la société sénégalaise, mais il est contraint
dans son fonctionnement et dans ses débouchés. Ce fait alimente et
justifie des discours de revanche, de stigmatisation des uns par les
autres, des diplômes propres, des modes de pensée en conflits, des
débouchés impossibles à organiser et des masses de frustrés à vie ».
Cheikh
Ahmed Tidiane Sy Al Amine et Cie regrettent à ce propos « les débats
sur les droits humains, les droits des femmes, l’éducation sexuelle, le
code de la famille, qui considèrent l’État et ses règles de manière
divergente. Les lignes de fracture pour le futur sont déjà établies et
sont grandes de menace pour la cohésion nationale ».
Enfin,
le CUDIS appelle le ministre de l’Éducation nationale à « ouvrir des
discussions sur des notions à forte sensibilité sociétale comme le «
genre » et l’« éducation sexuelle » qui ne sauraient s’opposer à nos
valeurs et vertus singulières de « kersa » et de « sutura ».
Au-delà,
il dit convier ledit ministère « à une démarche partenariale sur les
mécanismes d’une meilleure intégration dans les curricula officiels de
l’enseignement religieux, dans le but de répondre à la demande générale
d’une école sénégalaise plus enracinée et plus favorable au vivre
ensemble ».