Ghana – Présidentielle : l’opposition saisit la justice

Ghana – Présidentielle : l’opposition saisit la justice

Si les observateurs ghanéens jugent le double scrutin du 7 décembre régulier, le candidat malheureux en conteste la légalité. « Je veux que les institutions du pays puissent rendre des comptes et que l’on puisse demander de la transparence sans risquer sa vie. » Ces mots sont ceux de John Dramani Mahama, le candidat de l’opposition au Ghana malheureux à la présidentielle.

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Légalité

Joignant les mots aux actes, il a déposé ce jeudi une plainte devant la Cour suprême pour contester officiellement les résultats remportés par le président sortant Nana Akufo-Addo. Le candidat du Congrès national démocratique (NDC) s’est exprimé dans les colonnes du journal Graphic pour défendre sa position. « Le Ghana doit être un pays où nous, citoyens, savons et croyons, sans aucun doute, que la voie à suivre est déterminée par la volonté du peuple ghanéen. Et que nous pouvons tenir nos institutions de l’État responsables et garantir qu’elles travaillent en faveur de l’intérêt national, et non dans l’intérêt de l’administration ou de la personne au pouvoir a détaillé l’ex-dirigeant. C’est ce que je veux. »

Dans cette demande déposée par les avocats de John Dramani Mahama et consultée par l’Agence France-Presse, le chef de l’opposition affirme que l’élection présidentielle a été entachée par des fraudes et que son résultat doit être annulé. Le plaignant demande à la justice qu’« une ordonnance enjoigne à la Commission électorale de procéder à une deuxième élection », car « ses résultats sont inconstitutionnels, nuls et non avenus ». Quarante-huit heures après le scrutin du 7 décembre, la Commission électorale avait annoncé que le président sortant Nana Akufo-Addo était réélu avec 51,59 % des voix, contre 47,36 % pour le candidat de l’opposition NDC, son prédécesseur John Mahama. Seules 515 524 voix séparent les deux candidats. L’opposition avait alors immédiatement contesté sa défaite devant la presse. Et les résultats des législatives devraient également être contestés puisqu’aucune majorité ne s’est dégagée au Parlement.

Un premier obstacle pour Akufo-Addo

Cinq personnes avaient été tuées dans des violences le jour du vote et du dépouillement, d’après la police. Hormis ces incidents sporadiques, l’élection avait été de manière générale saluée comme un exemple en Afrique de l’Ouest, en proie cette année à plusieurs scrutins violents et contestés, notamment en Côte d’Ivoire voisine. Ces deux vieux adversaires politiques s’affrontaient pour la troisième fois, avec lors des deux précédents scrutins des résultats également serrés.

En 2016, Nana Akufo-Addo l’avait emporté avec 53,8 %. Quatre ans plus tôt, en 2012, c’était John Damani Mahama avec 50,7 % des voix. À l’époque, l’actuel président avait contesté la victoire de son rival et déposé un recours devant la même cour de justice pour invalider les résultats. Huit mois plus tard, après d’intenses débats diffusés en direct à la radio et à la télévision, la justice avait confirmé la victoire de John Mahama. Peu après l’annonce du verdict, Nana Akufo-Addo avait alors reconnu sa défaite. Le président élu doit prêter serment le 7 janvier 2021, pas certain que les recours judiciaires soient réglés d’ici là.

Souare Mansour

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