Rétrospective 2020 / Focus sur les faits politiques marquants : Un 3e mandat agité, un dialogue continu, l’arrivée de nouveaux alliés dans la mouvance présidentielle, le cas Idy…
président Macky Sall a
pris l’initiative de faire face aux urgences, optant pour le Fast-track
afin d’accélérer la marche de notre développement.
Sur la question du 3e mandat qui n’est d’ailleurs pas débattue
simplement au Sénégal, le tripatouillage de la constitution inquiète
plus d’un. Cependant, le président Macky Sall aura choisi la voie du « Ni
Non Ni Oui » le 21 décembre 2019. Avec tout ce que les sénégalais ont
vécu avec les effets liés à la pandémie à covid-19, le président Macky
Sall a décidé de faire appel à l’opposition dans son récent
gouvernement. Un appel qui est la suite logique du dialogue déjà lancé
depuis plusieurs mois. Un dialogue qui a été le prétexte également pour
qu’après plusieurs mois d’échanges, Idrissa Seck vienne rejoindre son
ancien compagnon libéral.
2020,
une année post-électorale particulièrement marquée par cette pandémie
au coronavirus qui a envahi le monde depuis quelques mois, paralysant
l’économie et poussant certains pays même à parler de récession. Elle
n’a pas été une occasion pour les hommes politiques de rester confinés.
En effet, ils sont plus que jamais sur le terrain.
Les
effets du troisième mandat ont été parmi les plus remarqués dans cette
période 2020. On aura remarqué des personnalités politiques telles que
Sory Kaba, Moustapha Diakhaté, Me Moussa Diop qui ont été les premiers à
subir les contrecoups du troisième mandat.
Sory
Kaba avait clairement donné son avis sur la question alors que le
président de la République avait signifié à « ses troupes » qu’il faut se
concentrer sur l’essentiel et faire l’impasse sur le troisième mandat
car, il est très tôt pour en parler ». Il sera donc destitué de son poste
de secrétaire des sénégalais de l’extérieur et remplacé par Moïse Sarr.
Moustapha Diakhaté a été également l’une des figures politiques les
plus médiatisées de cette année. En effet, se définissant comme
quelqu’un qui tient toujours un langage de vérité, s’est vu sanctionné
par l’Apr de même que Me Moussa Diop qui, auparavant avait fait 6 ans à
la tête de Dakar Dem Dikk. Il faut rappeler que récemment il a eu un
entretien avec des hommes de l’opposition tels que Barthélémy Dias et
Ousmane Sonko.
La covid-19 qui « unit » le pouvoir à l’opposition
Un
fait inédit. La pandémie du coronavirus n’aura pas simplement fait des
dégâts. En effet, elle a poussé les membres de l’opposition à venir se
joindre à la cause commune pour lutter contre la Covid-19. On verra
ainsi un opposant irréductible comme Ousmane Sonko venir au palais, de
même que Khalifa Sall, Idrissa Seck, Malick Gakou et d’autres hommes
politiques pour « donner la main » au président Macky Sall afin de mener
ensemble la guerre sanitaire. Un compagnonnage qui sera d’ailleurs plus
qu’éphémère.
La problématique du chef de l’opposition
Le
statut du chef de l’opposition bien que figurant dans le dialogue
national, a également fait polémique. Certains ont pensé que le chef de
l’opposition doit revenir au président Abdoulaye Wade car ayant le plus
de députés au sein de l’opposition. Alors que d’autres analystes pensent
que c’est à Idrissa Seck que doit revenir ce poste du chef de
l’opposition car ayant terminé 2e à la dernière présidentielle. Le
troisième candidat malheureux de la présidentielle de 2019 est sorti
pour décrier ce qu’il considère comme pas urgent pour le moment étant
donné que le Sénégal vit une période charnière à cause de la crise
sanitaire. » En tant qu’opposition, nous devons refuser toute
proposition donnant tel ou tel privilège à quelqu’un de notre
organisation politique », avait précisé le leader du Pastef dans un point
de presse.
D’ailleurs une loi organique a été proposée par certains spécialistes politiques pour que la question soit bien tranchée.
Les grands points de convergence du dialogue politique
Le
président de la République Macky Sall a entamé son deuxième mandat
présidentiel par un appel au dialogue politique, qu’il a d’ailleurs
lancé le 28 mai 2019. Un dialogue qui avait donc un but très précis :
faire face à la crise politique qui a suivi sa victoire aux élections
controversées de février 2019 et parvenir à un consensus sur les
principaux problèmes du Sénégal. C’est un tournant important qui est
entamé à travers des échanges entre le pouvoir et l’opposition. Certains
hommes politiques de l’opposition penseront que dans la pratique et
dans son format actuel, il semble, à bien des égards, une instance de
manipulation de l’opinion permettant au pouvoir actuel, critiqué pour
ses pratiques autoritaires, de reprendre son souffle. D’ailleurs, dans
cette optique, l’un des opposants, en l’occurrence Ousmane Sonko avait
jugé impertinent de dialoguer avec le pouvoir. « En mon nom personnel, je
peux seulement dire qu’il n’y a ni pertinence ni urgence à dialoguer,
d’autant que cela reviendrait à reconnaître la légitimité du président
Macky Sall. » Cependant, dans ce dialogue on a abouti à plusieurs points
de convergence. Parmi ces points, l’élection des maires au suffrage
universel direct même si la date des élections locales n’est toujours
pas fixée.
Les retrouvailles IDY/MACKY
Après
7 ans de « guerre froide », le président de la République a enfin
retrouvé son ancien camarade libéral Idrissa Seck. Pour rappel, le
leader de Rewmi rappelait souvent qu’il était dans un positionnement
« radical et systématique ». Il a cependant décidé, après analyse de la
situation et du contexte sanitaire, de rejoindre le pouvoir et se mettre
au service du peuple sénégalais. Critiqué par les uns et défendu par
d’autres, le président Idrissa Seck droit dans ses bottes, rappelle : »
Au moment où les urgences nous guettent, il est temps de mettre en
symbiose les énergies pour tendre vers le développement. » En effet, ce
dernier ira même jusqu’à démettre son ancien N° 2, Déthié Fall pour
avoir raillé le président de la République au cours d’une prise de
parole à l’Assemblée nationale.
Ces changements surprenants…
Le
cas de Aminata Touré qui cède la place à Idrissa Seck, le départ de
Amadou Ba du ministère des affaires étrangères, celui de Oumar Youm, Aly
Ngouille Ndiaye ou encore Mouhamadou Makhtar Cissé aura laissé un débat
sans fin sur l’avenir politique de ceux-ci. En effet, 2020 ne partira
pas sans laisser des interrogations sur le futur de ceux qui ont, depuis
2012, accompagné le chef de l’État dans les gouvernements successifs.
En définitive, l’année politique 2020 est empreinte de rebondissements, de surprises, laissant la voie à 2021 qui devrait, en principe, débuter sous l’ère d’une « continuité permanente »…