Macky Vs Mimi, le tube d’hiver (Par Mamadou Ibra Kane)
Nous
avons connu le tube « Lui et moi » sous la présidence Abdoulaye Wade. Un
tube d’été pourrait-on dire, rendu célèbre par les fameux Cd de son
Premier ministre d’alors, Idrissa Seck, tombé en disgrâce. Le Compact
disc étant passé de mode, place à la Conférence en ligne. La Covid-19
tient tout le monde à distance. Lui et moi, Saison 1. Maintenant, nous
risquons d’assister à la Saison 2 avec d’autres acteurs : le Président
Macky Sall et son ancien Premier ministre Aminata Touré. Voilà donc le
tube d’hiver. Le grand froid arrive.
L’ex
Présidente du Conseil économique, social et environnemental joue sa
partition sur un air de « non à un troisième mandat ». Le chef de l’Etat
appréciera. Tout semble indiquer que Mimi Touré a mis en veilleuse tout
simplement, son compagnonnage avec le président de la République. En
profitant de la tribune virtuelle que lui a offerte le NDI sur le thème
de « la limitation des mandats » pour rappeler au Président Macky Sall son
engagement, l’ancienne ministre de la Justice se délie de la consigne
présidentielle qui interdit à tout responsable de l’APR de se prononcer
sur le sujet du mandat.
Seulement,
l’ennui au sein du parti présidentiel est que la fatwa n’est pas
respectée par tous. Avant Aminata Touré, des ministres, députés,
directeurs généraux et simples militants s’en sont donné à cœur joie.
Avec des fortunes diverses. Que risque l’ancienne Envoyée Spéciale en
passant outre l’interdit ? N’occupant plus aucune fonction d’Etat, une
sanction éventuelle ne pourrait être envisagée qu’au niveau du Parti.
Reste à savoir quels en seraient la nature et le degré.
Dans
cette « dualité » au sommet… de l’Alliance pour la République, le choix
du temps, du moment et des armes du combat a son pesant d’or. En
politique le premier à tirer n’est pas forcément celui qui gagne.
Malheur à celui qui rate sa cible. À observer de près l’évolution en
dents de scie de la relation entre le Président Macky Sall et son ex
collaboratrice, on se rend bien compte que ni l’un ni l’autre n’ont
jamais voulu prendre l’initiative d’une rupture définitive. Leur passé
commun de Gauche ne leur a-t-il pas appris à faire « l’analyse concrète
de la situation concrète » ?
Si
la présidence de la République à l’horizon 2024 semble être l’enjeu
majeur, celle du Conseil économique, social et environnemental pourrait
être un autre enjeu. Nous avons appris de bonne source l’envoi depuis
quelques jours, d’une mission de vérification de l’Inspection générale
d’Etat pour s’assurer que les comptes de l’institution que dirige
désormais Idrissa Seck sont dans le bon ordre.
La
mission de l’IGE devrait s’intéresser aux deux gestions ayant précédé
l’arrivée du leader de REWMI à la tête du CESE. Visiblement, il s’agira
de faire l’état des comptes au moment de l’entrée en fonction de Mme
Aminata Touré en remplacement de Mme Aminata Tall et au moment de sa
sortie pour céder la place à Idrissa Seck. Ce serait là, l’acte 2 de la
reddition de comptes, principe rendu célèbre par l’ex Garde des Sceaux,
Mimi Touré. Audit, vous avez dit audit !