Comment les 8 policiers épaulaient un réseaux de trafic, moyennant 20.000 f
Huit policiers en service à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) ont été inculpés, vendredi 4 décembre, par le juge du premier cabinet du tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Ils sont tous visés pour complicité de trafic de migrants, fraude documentaire et corruption, renseigne Libération.
En
juin 2020, la Brigade de Recherches de Faidherbe s’était mise sur les
traces d’un réseau de trafic de migrants entretenu par des Sierra
Leonais et des Sénégalais. Puis, les animateurs principaux du réseau,
qui étaient domiciliés entre Diamniadio et la route de Boune, ont été
pris en filature. Une descente sur les lieux avait permis aux enquêteurs
d’y retrouver plus d’une cinquantaine d’hommes et 87 femmes venus de la
Sierra Leone et de la Guinée.
Ces derniers devaient être convoyés vers les pays du Golfe à partir
de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Suite à des
perquisitions, les enquêteurs ont saisi beaucoup de faux documents à
savoir: des passeports sénégalais, des cartes de séjour et des carnets
de vaccination.
Les candidats au voyage, qui sont employés comme domestiques ou
prostitués dans les pays du Golfe, ont tous déclaré avoir payé plus 7
000 000 de Leone (devise de Sierra Leone) à des agences où des
personnes établies chez eux, qui leur avaient recommandé aux deux
trafiquants.
Ces derniers venaient les accueillir à l’aéroport et les logeaient
moyennant 10 000 Fcfa par personne et par jour. İls déclarent que leurs
logeurs les aidaient à trouver des documents administratifs au Sénégal
et s’occupaient des formalités d’expédition en huilant le circuit
moyennant 20 000 francs par personne.
Devant les enquêteurs, les hébergeurs et facilitateurs attestant
qu’ils n’étaient que les maillons d’une grande chaîne dont les vrais
chefs étaient des nigérians et des Sri Lankais basés à Oman, à Dubaï et
en Arabie Saudite. Ils ont balancé les noms de plusieurs policiers en
service à l’Aibd qui leur facilitaient l’embarquement des voyageurs
moyennant 20 000 francs par personne. Les candidats au voyage ont tous
été libérés et les convoyeurs placés sous mandat de dépôt.
Pour les policiers, ils ont été inculpés des chefs de complicité de trafic de migrants, de fraude documentaire et de corruption avant de bénéficier d’une liberté provisoire.