Conseil de discipline de la magistrature : Souleymane Téliko «écope» d’un blâme
Au terme de sa traduction ce lundi devant le Conseil supérieur de la magistrature statuant en matière disciplinaire, Souleymane Téliko a été blâmé, a appris IGFM. Il a ainsi «écopé» de la «peine» la plus douce prévue par l’article 20 du statut des magistrats.
L’affaire
Souleymane Téliko connaît enfin son épilogue. Au terme de son audience
ce lundi devant le Conseil supérieur de la magistrature (Csm) statuant
en matière disciplinaire, le président de l’Union des magistrats du
Sénégal (Ums), Souleymane Téliko a «écopé» d’un blâme, informent des
sources de Igfm.
En effet, l’article 20 de la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier
2017 portant statut des magistrats prévoit des sanctions disciplinaires
de premier et de deuxième degré. Il dispose que les sanctions de premier
degré sont le blâme, la réprimande avec inscription au dossier et le
déplacement d’office.
Quant aux sanctions du deuxième degré, ce sont le retrait de
certaines fonctions, l’interdiction temporaire de fonctions pour une
durée de trois (03) mois à un (01) an, l’interdiction temporaire
d’exercer les fonctions de juge unique pour une durée d’un (01) à cinq
(05) ans, l’abaissement d’échelon, la rétrogradation, la mise à la
retraite d’office ou l’admission à cesser ses fonctions lorsque le
magistrat n’a pas droit à une pension de retraite, la révocation avec
droits à pension et la révocation sans droits à pension.
Souleymane Téliko a donc «écopé» de la sanction disciplinaire la plus clémente prévue les textes.
Le président de l’Ums a été traduit devant le Csm siégeant en
formation disciplinaire au motif que, lors d’une interview télévisée,
diffusée le 12 juillet 2020, il aurait tenu des propos de nature à jeter
le discrédit sur certains magistrats et l’institution judiciaire toute
entière. Il se prononçait notamment sur la procédure dans l’affaire dite
de la Caisse d’avance dans laquelle l’ancien maire de Dakar, Khalifa
Ababacar Sall, était impliqué.
Après son audition par l’Inspection générale de l’administration de
la justice (IGAJ), le dossier a été transmis au Conseil de discipline du
CSM. Initialement convoqué pour être entendu à Ziguinchor, le 19
octobre, l’audience avait été reportée et ramenée à Dakar où l’audience a
eu lieu le mercredi 28 octobre, devant le Procureur général près la
Cour d’appel de Ziguinchor, Assane Ndiaye, désigné comme rapporteur du
CSM.
Les Comités de ressorts des Cour d’appels de Dakar et des régions,
l’UMS, les magistrats africains, la société civile… s’étaient fortement
mobilisés, à travers des communiqués, pour lui apporter leur soutien et
dénoncer une atteinte à l’indépendance et une tentative de musellement
de la justice.