Castro, le Che, son aversion pour Trump: Maradona, l’engagement politique dans la peau

Castro, le Che, son aversion pour Trump: Maradona, l’engagement politique dans la peau

Surnommé « le Che du sport » par Fidel Castro, son « second père », « amoureux » d’Hugo Chavez et « soldat » de Nicolas Maduro, Diego Maradona a toujours montré un engagement politique à gauche toute, à coups de formules-chocs détonantes dans le monde du football.

Il faut dire que Maradona avait préparé le terrain, demandant à « rejeter cette ordure humaine qu’est Bush », dans le train qui le menait à Mar del Plata aux côtés de 150 personnalités, dont le futur président bolivien Evo Morales et le réalisateur Emir Kusturica, qui en tirera un documentaire.

Aversion pour Trump et admiration pour Castro

Comme en écho, en 2019, alors entraîneur des Dorados de Sinaloa en deuxième division mexicaine, Maradona s’en prend cette fois à Donald Trump: « Les shérifs du monde que sont ces yankees croient que parce qu’ils ont la plus grande bombe au monde ils peuvent nous diriger. Mais non, pas nous. Cette marionnette qu’ils ont comme président ne peut pas nous acheter ». Cette aversion pour les Etats-Unis est profondément ancrée chez l’enfant de Villa Fiorito, bidonville des faubourgs de Buenos Aires.

« El Pibe de Oro », le gamin en or, n’a pas oublié ses racines et n’a jamais caché ses idéaux. À des années-lumières de l’autre joueur de l’Histoire, le Brésilien Pelé, qui fut ministre dans son pays et jugé proche des institutions, dont la Fifa. En 1987, un an après « la main de Dieu » et son sacre mondial, Maradona rend visite pour la première fois à Fidel Castro à Cuba.

Le président cubain et la star argentine à la Havane, à Cuba, 27 Octobre 2005

Quand il tutoie la mort en 2000 et 2004, souffrant d’addiction à la cocaïne et d’obésité depuis la fin de sa carrière en 1997, c’est sur l’île qu’il va se faire soigner. En 2005, devenu animateur de télé à succès, il interviewe Castro à La Havane dans son émission « La noche del Diez ».

Diego Maradona et Fidel Castro, 26 Octobre 2005

Leur relation est aussi épistolaire et c’est par une lettre à Maradona que l’ancien chef d’État cubain le rassure sur son état de santé, en 2015. Quand un an après, l’annonce de la mort de Castro est véridique, Maradona déplore la perte d’un « second père » et pleure: « Je me sens cubain ».

Les deux hommes en 2013

Castro et le Che dans la peau

Un lien qu’il a jusque dans la peau: au mollet gauche, l’ancien sélectionneur argentin est tatoué de l’effigie de Castro. Autre figure de la révolution cubaine, l’Argentin Che Guevara l’accompagne à l’épaule droite.

29 octobre 2001, Diego Maradona expose son tatouage de Fidel Castro à son idole

“Plus ému de rencontrer Chavez que lors de la victoire de 1986″

« Moi j’aime les femmes mais je suis sorti complètement amoureux (du déjeuner) parce que j’ai connu Fidel Castro, (le président libyen) Mouammar Khadafi et maintenant je connais un géant comme Chavez », lance l’ancien footballeur en 2005 après sa rencontre avec le président vénézuélien.

« Avec Fidel Castro, Chavez (et les présidents du Brésil et d’Argentine) Luiz Inacio Lula da Silva et Nestor Kirchner (…), je crois que l’on peut former une bonne alliance contre la pauvreté, la corruption et rompre la relation filiale avec les Etats-Unis », dit-il, affirmant que l’émotion d’avoir connu Chavez avait été « peut-être plus forte » qu’une victoire en Coupe du monde. En 2013 puis 2018, Maradona se présente comme un « soldat » du successeur de Chavez, Nicolas Maduro, et assiste à ses meetings de campagne.

Nicolas Maduro, président vénézuélien, et Diego Maradona à Caracas, au Venezuela, le 21 janvier 2020

En marge de la finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, il rencontre Mahmoud Abbas, président palestinien: « Cet homme veut la paix en Palestine. Le président Abbas a un pays à part entière », est-il écrit sous la photo des deux hommes sur le compte Instagram du « Diez ».

Mais il prend aussi la pose avec Vladimir Poutine (et Pelé), le 1er décembre 2017 au Kremlin.

Vladimir Poutine, Pelé (au centre)  et Diego Maradona le 1er décembre 2017 à Moscou

Chez lui aussi, en Argentine, Maradona embrasse le pouvoir, quand il est à gauche. Il dit, à la mort de Nestor Kirchner en 2010, que « l’Argentine a perdu un gladiateur » et, en 2015, envoie des roses à Cristina Kirchner pour la fin de son mandat, huit ans après qu’elle a pris la suite de son mari.

Cristina Fernandez de Kirchner, présidente argentine, et Diego Maradona le 2 décembre 2010
Cristina Kirchner très proche de Diego Maradona lors d'une inauguration à Canning, dans la province de Buenos Aires

Source: afp

Papis SAMBOU

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