Dermatoses chez les pêcheurs : ce que des analyses suggèrent
Le centre
régional de recherches en écotoxicologue et sécurité environnementale
suggère de soumettre aux toxicologues et d’orienter les recherches sur
les filets pour déterminer la cause des nombreux cas de dermatoses
constatés récemment chez des pêcheurs rentrés haute mer, a appris
dimanche l’APS.
’’(…)
la présence quasi-permanente dans les quatre échantillons d’eau de
l’acide phtalique, du souffre, de l’acide benzène et de l’acide
hexadecanoique, nous laisse suggérer de soumettre ces résultats
d’analyses aux toxicologues et d’orienter les recherches sur les filets
utilisés par les pêcheurs’’, indique le centre dans un document dont
l’APS a eu connaissance.
La même source souligne que dans le cadre de l’investigation sur
l’origine de ces dermatoses, la direction de l’Environnement et des
établissements classés (DEEC) a commis le Centre régional de recherches
en écotoxicologue et sécurité environnementale (CERES-Locustox) comme
Laboratoire devant assurer les analyses par screening en chromatographie
en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS), des
échantillons d’eau de mer, prélevés au niveau des points georéférencés.
Le jeudi 19 nov 2020, une équipe mixte, composée de deux agents du
CERES-Locustox, un agent de DEEC, un gendarme de l’Environnement et un
représentant de l’association des pêcheurs, a effectué les prélèvements
au niveau de quatre sites de Dakar à Popenguine, précise le document.
Trois échantillons d’eau de mer, un échantillon d’équipements d’un
pêcheur (gant) et quatre échantillons de poissons y ont été prélevés.
La DEEC a identifié les sites et points de prélèvement, selon la
même source, ajoutant que sous la supervision de la Gendarmerie de
l’Environnement, ’’les échantillons ont été prélevés, conditionnés dans
des contenants adéquats et acheminés au Laboratoire de chimie
environnemental de CERES-Locustox’’.
Le document indique que par le contrôle de la qualité des analyses,
des échantillons à blanc ont été injectés dans la séquence d’injection
pour attester de l’absence de contamination de l’équipement.
’’Un échantillon d’eau de mer (….) respectant les conditions de
stockage a servi de blanc d’échantillon. L’analyse des eaux de mer n’a
pas révélé de HAP, à la limite de quantification de 0,01 mg/L, des
pesticides à la limite de quantification de 0,01 mg/L, de PCB
indicateurs’’, note le document.
Il signale toutefois que le PCB 32 a été détecté, mais en un teneur très faible et avec une probabilité de 69%.
’’L’analyse par SCAN a montré sur tous les échantillons d’eau, la
présence de l’acide phtalique (60% de probabilité), de souffre avec une
probabilité de 96,4%, de trace d’acide benzène dicarboxylique avec une
probabilité de 48%, d’acide hexadécanoique avec une probabilité de 51% ;
d’éthanol avec 20% de probabilité’’, selon les chercheurs.
L’analyse par SCAN a aussi révélé la présence d’acide phtalique,
d’acide oxalique, de souffre et d’’acide benzenedicarboxilique sur le
gant du pêcheur.
’’Nos résultats établissent que la source de pollution n’est pas
les HAP (16 congénères), les PCB indicateurs, les pesticides toutes
familles confondues, le résidu de médicaments. Ainsi, à leur limite de
quantification (0,01mg/ litre), ces substances chimiques n’ont pas
détectées’’, soutient le centre régional de recherches en écotoxicologue
et sécurité environnementale.
L’équipe de recherche conclut que ’’la présence quasi-permanente
dans les quatre échantillons d’eau de l’acide phtalique, du souffre, de
l’acide benzène et de l’acide hexadecanoique, nous laisse suggérer de
soumettre ces résultats d’analyses aux toxicologues et d’orienter les
recherches sur les filets utilisés par les pêcheurs’’.