Présidentielle américaine : Le recomptage des voix en Géorgie confirme la victoire de Joe Biden
La
Géorgie a confirmé la victoire de Joe Biden dans cet État à l’élection
présidentielle américaine du 3 novembre, avec un écart désormais d’un
peu plus de 12 200 voix d’avance pour le démocrate face au président
sortant.
Le
recomptage des bulletins de l’élection présidentielle américaine dans
l’État de Géorgie a conforté la victoire de Joe Biden, ont annoncé,
jeudi 20 octobre, les autorités locales. Le dépouillement initial avait
donné au démocrate quelque 14 000 voix d’avance sur son rival Donald
Trump, un écart tellement serré qu’un recomptage à la main a eu lieu.
L’écart s’est légèrement rétréci, avec désormais un peu plus de 12 200
voix d’avance pour Joe Biden.
La
différence entre les deux candidats étant toujours très mince, le
président Donald Trump, qui conteste sa défaite, peut toutefois demander
un nouveau recomptage, a précisé un communiqué du bureau du secrétaire
d’État de Géorgie, en charge de l’organisation des élections.
Une
responsable de la campagne Trump a aussitôt attaqué le résultat. « Ce
soi-disant recomptage manuel s’est déroulé exactement comme prévu, car
la Géorgie a tout simplement recompté tous les suffrages illégaux », a
dit Jenna Ellis. L’équipe de campagne compte bien « explorer toutes les
options juridiques », a-t-elle ajouté.
« Espérons que le président Trump accepte le résultat »
Dès
le matin, Donald Trump avait attaqué les opérations électorales en
Géorgie. Dans une série de tweets, il avait notamment rebondi sur la
découverte de près de 6 000 bulletins de vote, dans deux comtés à
majorité républicaine. Une partie avait bien été comptée, mais pas
téléchargée dans le système. Les autres semblent avoir été oubliés dans
une boîte, selon les autorités locales.
« Cela
crée de la confusion et on comprend que des gens s’inquiètent », mais
« la bonne nouvelle, c’est que le recomptage a rempli son rôle » en
corrigeant ces erreurs, a commenté Gabriel Sterling, l’un des élus
républicains en charge de la supervision des opérations.
« Espérons
que le président Trump accepte le résultat », avait-il ajouté sur Fox
News en regrettant que « les mises en cause » de l’élection « minent les
fondations de la démocratie ». La Géorgie est au centre de toutes les
attentions car le contrôle du Sénat s’y jouera par ailleurs en janvier
lors de deux élections sénatoriales.
Près de 80 millions de voix pour Joe Biden
Conforté
dans sa victoire, Joe Biden a dénoncé « l’incroyable irresponsabilité »
de Donald Trump, qui refuse toujours d’accepter sa défaite. L’actuel
locataire de la Maison Blanche dénonce, sans la moindre preuve tangible,
des fraudes massives dans plusieurs États et s’est lancé dans une
guérilla judiciaire menée par son avocat personnel, Rudy Giuliani.
« Je
pense que (les Américains) sont les témoins d’une incroyable
irresponsabilité, de messages incroyablement préjudiciables envoyés au
reste du monde sur le fonctionnement de la démocratie », a déclaré Joe
Biden depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. « Il est difficile
de comprendre comment cet homme raisonne », a-t-il poursuivi.
Au
niveau national, Joe Biden, qui fête ses 78 ans vendredi, a remporté
près de 80 millions de voix lors du scrutin du 3 novembre, contre un peu
moins de 74 millions pour le milliardaire républicain. Mais la Maison
Blanche se joue au travers d’un système de grands électeurs attribués
dans chaque État, et la victoire du démocrate est courte dans une
poignée d’entre eux.
Des recours déposés dans plusieurs États
Au-delà
de la Géorgie, Donald Trump et ses alliés ont déposé toute une série de
recours en Pennsylvanie, dans le Michigan, l’Arizona et le Nevada.
Certains ont été rejetés par les tribunaux, d’autres retirés par les
intéressés, mais l’avocat du président Rudy Giuliani se démène pour
faire vivre les dernières.
Autre
front de cette guérilla : deux militants républicains chargés de
participer à la certification des résultats près de Detroit, dans le
Michigan, ont refusé pendant de longues heures mardi d’apposer leur
signature, avant de céder face au tollé suscité par ce geste inédit.
Joe
Biden, de son côté, continue de préparer son accession à la Maison
Blanche, prévue le 20 janvier. Il a rencontré jeudi des gouverneurs pour
discuter de la réponse à la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de
250 000 morts aux États-Unis.