France : Un campement de plus de 2 000 migrants démantelé à Paris !

France : Un campement de plus de 2 000 migrants démantelé à Paris !

France : Un campement de plus de 2 000 migrants démantelé à Paris !

Plus de 2 000 personnes s’étaient progressivement installées depuis août dans ce camp situé sous une bretelle d’autoroute. Elles doivent être conduites dans 26 centres d’accueil et gymnases d’Ile-de-France.

Les forces de l’ordre ont entamé, mardi 17 novembre, l’évacuation d’un vaste campement de migrants situé sous une bretelle d’autoroute au pied du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où plus de 2 000 personnes s’étaient progressivement installées depuis le mois d’août.

Encadrée par un important dispositif policier, l’opération d’évacuation et de mise à l’abri des exilés vers 26 centres d’accueil et gymnases d’Ile-de-France a débuté vers 7 heures.

Dès 4 h 30, des migrants attendaient d’être pris en charge dans le cadre de cette opération conjointement menée par la Préfecture de police de Paris, la région Ile-de-France et la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Vers 10 heures, les premiers des 70 bus prévus, remplis d’une cinquantaine de migrants – dont des familles –, sont partis vers des centres, le plus souvent dans le calme, mais parfois dans la confusion. Selon des associations présentes dans le camp, les forces de l’ordre ont aspergé de gaz lacrymogène plusieurs migrants, dont des enfants attendant de monter dans ces bus.

« Je ne sais pas où je vais, ce sera sûrement loin de Paris et pour peu de temps, mais je préfère ça que rester dans ces conditions, même si c’est stressant », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Elyaas Ehsas, un Afghan de 27 ans arrivé en France au début de l’année et installé depuis octobre dans le campement. Après avoir passé cinq ans en Suède avant d’être expulsé, conscient de son statut de « dubliné », il rêve de « devenir journaliste en France », lui qui a par ailleurs couvert la guerre en Afghanistan. Le règlement européen de Dublin fait reposer la responsabilité de l’examen de la demande d’asile d’un migrant au premier pays d’entrée étant membre de l’Union européenne.

Selon le décompte de l’association France terre d’asile, opératrice de l’Etat, environ 2 400 migrants vivaient la veille encore dans ce camp qui n’a cessé grossir depuis août en dessous de l’autoroute 1 (A1).

« Ces camps ne sont pas acceptables, a déclaré à la presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement. Cette opération a lieu pour faire en sorte que les personnes en situation régulière soient mises à l’abri et celles en situation irrégulière n’ont pas vocation à rester sur le territoire. » Dans un Tweet, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a salué cette opération.

« Un cycle sans fin et destructeur »
Toutes les personnes prises en charge feront, dans un premier temps, l’objet d’un test de dépistage du Covid-19 au sein de l’un des centres mis en place par l’agence régionale de santé (ARS). Par la suite, elles seront soit isolées en cas de résultat positif, soit « mises à l’abri » dans le cas contraire.

A Saint-Denis, le campement était majoritairement constitué d’hommes seuls, originaires d’Afghanistan pour la plupart, mais aussi du Soudan, d’Ethiopie et de Somalie. Beaucoup sont des demandeurs d’asile, et étaient auparavant passés par d’autres campements en périphérie de Paris, démantelés les uns après les autres. Depuis la crise migratoire de 2015, il s’agit du soixante-cinquième démantèlement de grande ampleur, comptant pour l’une des trois cents opérations dites de « mise à l’abri ».

lemonde.fr

Souare Mansour

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