Abattage de bœufs à Koumban: « Certains avaient des gourdins, d’autres des machettes… »

Abattage de bœufs à Koumban: « Certains avaient des gourdins, d’autres des machettes… »

Le sujet est sur toutes les lèvres ! Des éleveurs ont assisté, impuissants, à la « décimation » de leurs troupeaux par des personnes armés de gourdins, de machettes. Les faits se déroulent au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre à Koumban, une commune rurale située à moins de cinquante kilomètres de la préfecture de Kankan, en Haute Guinée. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Africaguinee.com à la rencontre des victimes et des autorités.

L’affaire indigne aujourd’hui l’opinion, mais le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi. Certaines victimes ont fui leur zone de pâturage depuis, laissant derrière des habitations entièrement détruites. Alors que les éleveurs évoquent un véritable « massacre », les autorités locales donnent un bilan nettement amoindri. Toujours est-il que ces faits n’ont quasiment pas de précédent similaire dans cette zone où autochtones et allogènes ont toujours vécu dans l’harmonie et l’entente.

Pourquoi alors une telle escalade ? Plusieurs sources évoquent un conflit domanial. Il opposerait des éleveurs à la recherche de pâturage, venus s’installer il y a deux ans dans une forêt, aux autochtones qui revendiquent la zone occupée pour faire de l’agriculture. Le conflit oppose les habitants de Koumbankoura, koumbankoro et Malera. Un journaliste d’Africaguinee.com s’est rendu ce vendredi 13 novembre 2020, dans cette localité et a rencontré certaines victimes et les autorités locales.

Certains étaient munis de gourdins, d’autres de machettes…

« Un jour on était auprès de nos troupeaux lorsque nous avons vu subitement plusieurs personnes se diriger vers nous. Certains étaient munis de gourdins, d’autres de machettes et autres armes blanches. Ils se sont directement mis à pourchasser nos bœufs. Ce jour, plus d’une centaine de bœufs ont été tués. Ensuite, ils se sont pris aux habitations qu’ils ont détruites, avant de voler des objets de valeur qu’ils ont emportés. Je suis venu voir le maire après. Mais ce dernier n’a pas pu rien faire« , a relaté une victime, encore sous le choc, qui a préféré garder l’anonymat, de peur de représailles.

Souare Mansour

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