Criminalisation: Mansour Faye et Aly Ngouille pas sur la même longueur d’onde
Lundi, le maire de Saint Louis, Mansour Faye, a demandé au chef de l’Etat d’étudier la possibilité de corser les sanctions contre les passeurs et autres l’expéditeurs de candidats à l’immigration clandestine. Il a même plaidé pour une criminalisation. Ce mardi, le ministre de l’Intérieur n’a pas jugé nécessaire une telle chose.
«J’estime
même qu’il faut penser à la criminalisation de la pratique, tout ce qui
est passeurs, organisateurs, ceux qui profitent de la détresse des
jeunes. Il faut les sanctionner durement et c’est une demande que nous
lançons à l’endroit du chef de l’Etat pour pousser la réflexion à ce
niveau. Il faut criminaliser cette pratique», avait déclaré l’édile.
Le ministre de l’Intérieur a, de son côté, une autre vision des
choses. Pour lui, pas besoin de criminaliser. «Ceux qui vivent de cela
peuvent, dans le cadre de la stratégie qu’on a, être lourdement
condamnés. Et on n’a pas forcément besoin de le criminaliser», a déclaré
Aly Ngouille Ndiaye.
Il explique qu’avec la loi de 2005 sur la traite des enfants, les
convoyeurs encourent jusqu’à 10 ans de prison. «Nous avons aujourd’hui
un arsenal qui existe pour condamner de façon très ferme les convoyeurs
notamment. Le dispositif n’est pas répressif pour ceux qui y vont parce
qu’ils sont considérés comme des victimes», dit-il.
De ces deux positions, laquelle adoptera le gouvernement ? En tout cas, nombre de jeunes semblent, aujourd’hui, prêts à risquer leur vie pour embarquer à bord de ces pirogues et quitter le pays.