Covid-19 : L’OMS met en garde contre le danger de renoncer à contrôler la pandémie
L’Organisation
mondiale de la santé a pris, lundi, le contrepied des déclarations du
chef de cabinet du président américain, Donald Trump, en appelant les
États à ne pas baisser les bras dans leurs tentatives de contrôler la
pandémie de Covid-19.
L’Organisation
mondiale de la santé (OMS) a pesé de tout son poids en faveur de
mesures de restrictions sanitaires contre le Covid-19, lundi 26 octobre,
en dénonçant le risque pour les plus vulnérables si les États
abandonnent toute tentative de juguler la pandémie.
« Nous
ne devons pas baisser les bras et c’est pour cela que nous disons que
si nous sommes d’accord avec le chef de cabinet que protéger les plus
vulnérables est important, renoncer à prendre le contrôle (de la
pandémie) est dangereux », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours
d’une conférence de presse.
M.
Tedros a reconnu qu’après des mois de lutte contre la pandémie qui a
fait plus de 1,1 million de morts, une certaine fatigue s’installait,
mais il a appelé à continuer la lutte un jour seulement après que Mark
Meadows a laissé entendre que les États-Unis renonçaient à « prendre le
contrôle » de la pandémie mais pariaient plutôt sur des médicaments et
des vaccins.
« Voilà ce que nous allons faire. Nous n’allons pas contrôler la
pandémie, nous allons contrôler le fait qu’on puisse avoir des vaccins,
des traitements et d’autres moyens d’atténuer » la maladie, a dit Mark
Meadows sur la chaîne CNN dimanche.
Contrôler
n’est pas faisable parce que « c’est un virus contagieux tout comme la
grippe », avait ajouté M. Meadows, quand le journaliste qui
l’interviewait lui demandait la raison de ce renoncement.
« Le
contrôle (de la pandémie) doit aussi faire partie de la stratégie », a
lancé M. Tedros, après avoir déjà exhorté à ne pas se laisser décourager
dans son traditionnel propos liminaire de début de conférence de
presse.
Face
à l’explosion des nouvelles infections notamment en Europe et aux
États-Unis, les responsables de l’OMS répètent inlassablement le même
message : il n’est jamais trop tard pour combattre le virus et il faut
employer toute la palette de moyens à disposition pour ce faire et
tenter d’échapper à de nouvelles mesures de confinement généralisé comme
on a pu les voir au printemps.
L’Europe, épicentre de la deuxième vague
Le
responsable des situations d’urgence de l’OMS, Michael Ryan, a souligné
la gravité de la situation en Europe, qui pour l’OMS va de l’Islande à
l’Extrême-Orient russe en deux statistiques.
« Cette dernière semaine, 46 % de la totalité des cas (de Covid-19) dans le monde venaient de la région Europe », a-t-il dit.
« C’est
presque un tiers de la totalité des morts dans le monde. Il n’y a donc
aucun doute que la région Europe est un épicentre de la maladie en ce
moment », a-t-il souligné.
La
responsable de la gestion de la pandémie à l’OMS, Maria Van Kerkhove, a
reconnu s’inquiéter de la hausse du nombre d’hospitalisations et
d’admissions dans les services de réanimations et des projections qui
montrent qu’ils arriveront à saturation « dans les jours, les semaines
qui viennent ».
En
France, les perspectives d’un renforcement du couvre-feu ou de
confinements locaux prennent corps tandis que plus de 2 700 malades du
Covid-19 sont hospitalisés en réanimation lundi, avec 357 nouveaux cas
graves ayant été admis dans ces services au cours des dernières 24
heures. Il s’agit d’un chiffre qui n’avait plus été atteint depuis
avril, selon Santé publique France.
Le
président Emmanuel Macron réunira mardi un Conseil de défense, puis son
Premier ministre, Jean Castex, réunira les forces politiques et les
organisations patronales et syndicales, avant un deuxième conseil de
défense mercredi.