Vaccin contre le coronavirus : où en sont réellement les laboratoires?

Vaccin contre le coronavirus : où en sont réellement les laboratoires?

Dernière Heure a fait un petit état des lieux des différentes avancées dans la recherche du vaccin contre le coronavirus.

On le sait désormais : sans vaccin (ou traitement efficace), un retour à une vie normale sera impossible. Si tout se passe bien, c’est en mars prochain que devrait débuter la vaccination en Belgique. Mais, dans cette course, où en sont les différents laboratoires dans leurs recherches et études ? Jean-Michel Dogné, docteur en sciences pharmaceutiques et expert auprès de l’Agence européenne du médicament et de l’Agence fédérale des médicaments et produits de santé, décrypte les recherches en cours. « Lorsque le vaccin sera disponible, 50 % de la population a l’intention de se faire vacciner, 33 % n’est pas certaine de se faire vacciner et 17 % n’en a pas l’intention selon une étude menée par Sciensano. À ce stade, ces chiffres sont cohérents puisque les données des études cliniques de phase 3 ne sont pas encore disponibles. Je ne les trouve pas mauvais puisque, si on cumule 50 % de ceux qui souhaitent et parmi les 33 % d’indécis 20 % qui accepteront si le vaccin est efficace et sûr, on arrive encore à plus de deux tiers qui seraient favorables à la vaccination. C’est, à ce stade, très bon. »

Parmi les 198 vaccins en cours de développement, certains semblent toucher au but. Analyse des quatre vaccins les plus prometteurs

AstraZeneca/Université d’Oxford

« Les essais cliniques du vaccin développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford ont été interrompus le 6 septembre dernier en raison de la détection d’une pathologie inexpliquée auprès d’un participant britannique. Les essais ont repris quelques jours après dans plusieurs pays, à l’exception des États-Unis où l’autorité américaine du médicament (FDA) a décidé d’approfondir son enquête sur l’incident. »

Janssen du groupe Johnson&Johnson

« Alors que la phase 3 des études cliniques a à peine débuté en septembre, le géant américain Johnson&Johnson a dû suspendre les essais de son vaccin en raison d’un contretemps dans sa mise au point. Le groupe pharmaceutique a annoncé lundi dernier cet arrêt car l’un des participants est tombé malade. Cette suspension a engendré la fermeture du système d’inscriptions en ligne des participants. Par ailleurs, un comité indépendant pour la sécurité des patients a aussi été saisi. Avant cet incident, le laboratoire avait promis de livrer des premiers lots pour une autorisation d’utilisation d’urgence début 2021. La fin des études cliniques, quant à elle, est prévue au 10 mars 2023. »

Pfizer

« À mi-septembre, le patron de Pfizer, Albert Bourla, a affirmé qu’il y a 60 % de chances de savoir si le produit fonctionne d’ici la fin du mois d’octobre. Cependant, la fin des études cliniques de ce vaccin (qui repose sur la même méthode que celui de Moderna) n’est prévue que pour décembre 2022. La commercialisation de ce vaccin sera elle aussi avancée puisque l’Agence européenne du médicament a quant à elle annoncé procéder à un examen accéléré, sans attendre la fin des études. »

Moderna

« La fin des études cliniques est estimée à fin octobre 2022. Toutefois, la commercialisation se fera bien avant, sans attendre la fin des études cliniques. Stéphane Bancel, PDG de Moderna, annonce qu’elle aura lieu au printemps 2021. Ce qui laissera le temps pour obtenir les autorisations nécessaires et finir les phases de test. Le vaccin développé par Moderna applique une méthode innovante. Elle consiste à inoculer un simple morceau du code génétique du virus, une molécule dite d’ARN messager au lieu de la méthode classique qui consiste à injecter un virus inactivé pour qu’il produise des anticorps permettant à l’organisme de se défendre. »

Souare Mansour

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