Les magistrats réclament le limogeage du ministre de la Justice
Ils se radicalisent, les membres de l’Union des magistrats Sénégalais (Ums). Non seulement, ils exigent l’arrêt immédiat de la procédure contre Souleymane Téliko devant la commission de discipline, mais aussi, ils demandent le départ sans délai du ministre de la Justice, Me Malick Sall.
La
convocation de Souleymane Teliko, le président de l’Union des
magistrats du Sénégal (UMS), devant le Conseil de discipline de la
magistrature ne passera. C’est la décision ferme des magistrats
Sénégalais qui menacent même de bloquer le fonctionnement de la justice.
Ils réaffirment leur soutien « indéfectible » à leur collègue Teliko et
exigeant « l’arrêt immédiat de la procédure disciplinaire engagée »
contre ce dernier.
Ils comptent « adresser des lettres de dénonciation à toutes les
missions diplomatiques accréditées au Sénégal et à l’Union
internationale des magistrats (UIM) ». Ils ont également décidés de se
constituer aux côtés des avocats choisis et vont procéder, le cas
échéant, au renvoi de toutes les audiences le jour de la comparution de
Souleymane Teliko ».
Une Assemblée générale extraordinaire sera d’ailleurs convoquée et un
point de presse est convoqué ce vendredi après-midi par l’UMS.
Invité au « Jury du dimanche’’ (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, en juillet
dernier, Souleymane Téliko regrettait le fait que « les conditions ne
sont pas réunies pour que la Justice puisse exercer son indépendance ».
« Tel que c’est fait, le ministre a la possibilité de s’immiscer dans
les affaires judiciaires. Le parquet est une autorité judiciaire qui a
des attributions juridictionnelles, qui peut ordonner des arrestations,
requérir le mandat de dépôt, exercer des voies de recours qui
maintiennent la personne en détention. Quand vous mettez une telle
autorité sous la subordination de l’exécutif, indirectement vous donnez à
l’exécutif la possibilité d’avoir une influence sur le traitement des
affaires judiciaires. Donc, aujourd’hui le ministre peut, par
instruction écrite, demander au parquet de requérir dans tel ou tel
sens. Cela est une entorse aux principes de la séparation des pouvoirs »,
avait-il soutenu.
Il s’étaient ensuite prononcé dans le dossier Khalifa Sall, estimant que sa condamnation n’était pas conforme aux règles.
Ce
qui n’a pas eu l’heur de plaire à sa hiérarchie qui l’a fait convoquer
devant l’Inspection générale de l’administration de la Justice (Igaj)
avant de renvoyer le dossier devant la conseil de discipline de la
magistrature.