Mali: après la désignation de Bah N’Daw, tractations sur la distribution des postes
Goodluck Jonathan est attendu à Bamako ce mercredi 23 septembre pour quarante-huit heures. Le médiateur de la Cédéao vient faire l’état des lieux de la transition en cours, deux jours après la désignation de Bah N’daw au poste président de la transition, et celle du colonel Assimi Goïta en tant que vice-président.
La
communauté internationale maintient la pression, dans l’attente de la
nomination d’un Premier ministre de transition civil désormais. Et ce,
alors que le chef de la junte a exhorté mardi la Cédéao à lever les
sanctions instaurées au lendemain du coup d’État.
Lever ou pas les sanctions contre le Mali ? C’est tout l’enjeu de la
visite de Goodluck Jonathan. Si la désignation de Bah N’Daw lundi est
considérée comme un signal « encourageant », la Cédéao attend la suite
pour se prononcer. Nous voulons avant toute chose être « rassurés » sur
le fait que c’est bien un civil qui sera nommé comme Premier ministre,
explique une source au sein de l’organisation. Quand le suspense
prendra-t-il fin ? On l’ignore. La charte de la transition prévoit que
le Premier ministre est nommé par le président. Or, celui-ci doit être
investi vendredi (quelques heures après le départ prévu de Goodluck
Jonathan). En attendant, les chancelleries européennes ont également
fait passer le message à la junte. « Nous voulons un vrai civil cette
fois », glisse une source diplomatique, en référence à la double
casquette « civilo-militaire » du président Bah N’daw. Ce sera en
quelque sorte « un test », explique cette source sur la « volonté réelle
» de la junte de ne pas conserver directement ou indirectement
l’ensemble des leviers du pouvoir.
Cinq ministères pour la junte
Parallèlement, les échanges informels se poursuivent entre la junte et le M5. La coalition, fer de lance de la contestation anti-IBK, négocie pied à pied la place qui doit, à ses yeux, lui revenir au sein des organes de la transition. Le M5 n’a pas participé au collège de désignation du président lundi, et l’a dénoncé, mais ne jette pas l’éponge pour autant. La bataille se joue désormais sur le terrain des portefeuilles dans le futur gouvernement. La junte souhaiterait, selon nos informations, conserver cinq ministères et pas des moindres : Défense, Sécurité, Équipement, Mines, et Administration territoriale.