Deux policiers abattus au milieu des manifestations de Louisville contre la décision de Breonna Taylor

Les manifestations ont été déclenchées par une décision du grand jury que les militants des droits civiques ont décriée comme une erreur judiciaire

Deux policiers ont été blessés par balle mercredi soir à Louisville, Kentucky, lors de manifestations déclenchées par une décision du grand jury que les militants des droits civiques ont décriée comme une erreur judiciaire dans la fusillade mortelle de Breonna Taylor par la police.

Le grand jury a statué que deux policiers blancs ne seront pas poursuivis pour la mort de Taylor, une travailleuse médicale noire abattue dans son propre appartement, car leur usage de la force lors d’un raid malheureux à son domicile était justifié, mais un troisième l’agent a été accusé d’avoir mis en danger ses voisins.

Des manifestations de rue d’une journée ont éclaté dans la violence après la tombée de la nuit lorsque deux policiers en service au milieu des manifestations ont été blessés par balle, a déclaré aux journalistes Robert Schroeder, chef par intérim du département de la police métropolitaine de Louisvile.

Il a déclaré qu’un suspect avait été arrêté et que les deux policiers étaient dans un état stable, l’un subissant une intervention chirurgicale, avec des blessures qu’il a décrites comme ne mettant pas sa vie en danger. Il a refusé de donner plus de détails.

Annonçant les conclusions du grand jury quelques heures plus tôt, le procureur général du Kentucky, Daniel Cameron, a déclaré que deux policiers blancs qui ont tiré sur l’appartement de la travailleuse médicale noire Taylor le 13 mars ne seront pas poursuivis pour sa mort parce que leur usage de la force pendant le raid était justifié.

Un troisième officier a été accusé de trois chefs d’accusation de mise en danger gratuite, un crime de relativement faible niveau, résultant de balles qu’il a égarées dans un appartement voisin des voisins de Taylor, a déclaré le procureur général Daniel Cameron.

Benjamin Crump, un éminent avocat des droits civiques représentant la famille Taylor, a dénoncé le résultat de l’enquête du grand jury, affirmant qu’il était « scandaleux » qu’aucun des trois officiers impliqués dans le raid n’ait été accusé au pénal d’avoir causé la mort de Taylor.

Les manifestants sont immédiatement descendus dans les rues en scandant: «Peu importe la vie tant que la vie des Noirs n’a pas d’importance», marchant pendant des heures dans la plus grande ville du Kentucky, au milieu d’affrontements sporadiques avec la police en tenue anti-émeute.

Les manifestations se sont déroulées à la tombée de la nuit au mépris du couvre-feu de 21 heures et sont restées généralement pacifiques jusqu’à ce que plusieurs coups de feu retentissent au milieu d’une escarmouche entre les manifestants et la police lourdement armée, envoyant des membres de la foule se précipiter pour se mettre à couvert.

Un journaliste de Reuters sur les lieux a entendu les coups de feu exploser de la foule quelques instants après que la police eut tiré du gaz poivré et des balles «flash-bang» sur les manifestants.

Le Louisville Courier-Journal et d’autres médias locaux ont rapporté que deux officiers avaient été blessés et le FBI a déclaré qu’il répondait au tir d’au moins un officier.

Plus tôt dans la journée, une douzaine de personnes ont été arrêtées lors d’un affrontement entre des centaines de manifestants et un groupe d’agents des forces de l’ordre dans le quartier des Highlands juste à l’extérieur du centre-ville de Louisville.

Dans le quartier des Highlands à la périphérie du centre-ville, un certain nombre de manifestants ont lancé des bouteilles d’eau sur la police, qui a répondu en tirant des boules de poivre dans la foule. Des échauffourées se sont ensuivies et certaines fenêtres d’entreprises de la région ont été brisées.

Des rassemblements de différentes tailles pour protester contre le résultat de l’enquête du grand jury de Louisville ont également eu lieu dans plusieurs autres villes, dont New York, Washington, Atlanta et Chicago.

Taylor, 26 ans, a été tuée devant son petit ami armé peu de temps après minuit après que trois agents sont entrés de force chez elle avec un mandat de perquisition.

L’ancien détective Brett Hankison a été inculpé de trois chefs de mise en danger gratuite au premier degré, une infraction qui se classe au niveau le plus bas des crimes criminels dans le Kentucky et passible d’une peine maximale de cinq ans de prison.

Cameron a déclaré que ces trois chefs d’accusation découlaient du fait que certaines des balles tirées par Hankison – 10 en tout – ont traversé l’appartement de Taylor pour se rendre dans une unité adjacente où un homme, une femme enceinte et un enfant se trouvaient à la maison.

Cameron, cependant, a déclaré qu’il n’y avait « aucune preuve concluante » que l’une quelconque des balles de Hankison a frappé Taylor.

Les deux autres officiers, le sergent Jonathan Mattingly et le détective Myles Cosgrove, n’ont pas été inculpés parce qu’ils étaient justifiés par la loi du Kentucky à riposter après que le petit ami de Taylor, Kenneth Walker, leur ait tiré dessus, blessant Mattingly à la cuisse, a déclaré Cameron.

« Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une affaire émouvante et déchirante », a déclaré Cameron, un républicain noir, lors d’une conférence de presse.