Qui est Freeze Corleone, rappeur qui a vécu à Dakar dont les textes sont accusés d’antisémitisme ?
Le rappeur Freeze Corleone, qui a
affolé les compteurs avec la sortie de son premier album studio, est au
cœur d’une polémique et fait l’objet d’une enquête.
La
date de sortie de son premier album studio, La Menace Fantôme, n’est
pas anodine : le 11 septembre. Depuis, le jeune homme de 28 ans a
totalisé 5,2 millions d’écoutes 24 heures après sa mise à disposition,
et 15.000 exemplaires de l’album ont été vendus en trois jours
seulement.SON PARCOURS
Issa
Lorenzo Diakhaté est né le 6 juin 1992 aux Lilas, en Seine-Saint-Denis.
Il a grandi à Dakar et rencontre au lycée des membres de son collectif
667, également appelé la Ligue des Ombres. Ce dernier est également
constitué de rappeurs issus de Lyon, la région parisienne et donc aussi
de Dakar.
Freeze
Corleone a également vécu au Canada, à Montréal, une influence qui se
retrouve dans ses textes. C’est en 2010 qu’il sort son premier projet
musical : À la recherche de la daillance.
Après
la sortie de nombreux opus, il sort donc le 11 septembre dernier son
premier album studio : La Menace Fantôme. Pour l’occasion, il invite de
nombreux rappeurs plus connus du milieu comme Alpha Wann (1995), Alpha
5.20 (Ghetto Fabolous Gang), ou le Roi Heenok.
LA POLÉMIQUE
Jeudi
soir, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête. Dans un
communiqué, le procureur de Paris, Rémy Heitz, déclare avoir « pris
l’initiative d’ouvrir (…) une enquête portant sur différents clips
vidéo et chansons de Freeze Corleone » pour « provocation à la haine
raciale » et « injure à caractère raciste ».
Plus
tôt dans la journée, le gouvernement avait annoncé la saisie de la
justice au sujet de plusieurs clips jugés « antisémites » et
« négationnistes » du rappeur.
Le
Délégué interministériel à la lutte contre le racisme l’antisémitisme
et la haine anti-LGBT (Dilcrah) Frédéric Potier avait indiqué avoir fait
un signalement auprès du procureur de Paris après avoir recensé neuf
passages qui constitueraient une incitation à la haine raciale, selon
une saisine faite en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale.
Apologie du nazisme et antisémitisme… Ces propos sont inqualifiables. À ma demande, le ministère de l’Intérieur étudie au plus vite les recours juridiques pour poursuivre leur auteur. D’ores et déjà, j’appelle Facebook et Twitter à ne pas diffuser ces immondices. https://t.co/oKT645QejN— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 16, 2020
Dans
des extraits de ses clips diffusés sur les réseaux sociaux et compilés
notamment par la Licra, Freeze Corleone clame entre autres : « J’arrive
déterminé comme Adolf dans les années 30 », « tous les jours RAF (rien à
foutre, ndlr) de la Shoah » ou bien encore « comme des banquiers suisses,
tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers
juifs ».
Durant
la journée, une cinquantaine de députés LREM avaient appelé à des
sanctions, se disant « profondément choqués des propos absolument
détestables antisémites et négationnistes tenus par « Freeze Corleone » ».
Dans
un tweet, le chef de file des députés LREM Christophe Castaner avait
lui aussi indiqué avoir saisi le procureur face à un clip « intolérable ».
Ces élus demandaient au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti
« d’agir pour que l’auteur de ce clip abject soit puni ».
Le clip de Freeze Corleone est intolérable. L’antisémitisme et le négationnisme sont punis par la loi, nous ne laisserons rien passer.
Je saisis le Procureur de Paris, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. @LaREM_AN— Christophe Castaner (@CCastaner) September 17, 2020
« Notre
République ne peut accepter que la pseudo expression artistique puisse
servir de prétexte aux appels à la haine ou à l’apologie du terrorisme »,
ont aussi commenté les députés. « Ne laissons plus rien passer », ont-ils
ajouté.
Dans
un tweet publié dans la nuit de mercredi à jeudi, le ministre de
l’Intérieur s’était indigné de propos « inqualifiables ». « J’appelle
Facebook et Twitter à ne pas diffuser ces immondices », avait écrit
Gérald Darmanin.
La
Licra avait, elle aussi, estimé que « l’impunité doit cesser » et avait
demande à l’ensemble des acteurs dont les grandes plateformes de
diffusion de musique en ligne de « prendre leurs responsabilités ».
(1/2) Antisémitisme, complotisme, apologie d’Hitler, du IIIe Reich et du terroriste Mollah Omar, le rappeur @freezecorleone fait business de son obsession des juifs #hatemoney avec @YouTube, @GooglePlayMusic, @AppleMusic, @spotifyfrance, @DeezerFR, @amazonmusic et @TIDAL pic.twitter.com/xOeSEECw2m