Des secouristes fouillent les décombres du port de Beyrouth, des responsables arrêtés

Des secouristes fouillent les décombres du port de Beyrouth, des responsables arrêtés

Seize fonctionnaires du port et des autorités douanières ont été placés en détention dans le cadre de l’enquête ouverte à la suite de la double explosion qui a fait plus de 150 morts.

A la recherche de survivants sous le regard angoissé de familles de victimes, des secouristes internationaux fouillent vendredi 6 août les décombres du port de Beyrouth, après la gigantesque explosion survenue mardi, qui a fait plus de 150 morts. Près de l’épicentre de la détonation, à proximité des silos géants de céréales détruits, les secouristes français, italiens, allemands et autres coordonnent leurs efforts.

Vendredi matin, quatre corps ont été retrouvés par les secouristes dans le port presque entièrement détruit. La double explosion a fait également plus de 5 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri dans les quartiers dévastés proches, alimentant la colère de la population contre la classe politique, accusée d’incompétence et de corruption.

Dans une capitale aux airs d’apocalypse, et alors que les autorités n’ont mis en place aucun dispositif pour aider les citoyens, des centaines de Libanais se sont mobilisés, dans un vaste élan de solidarité, pour poursuivre les opérations de déblaiement ou accueil des sans-abri. Plusieurs pays, parmi lesquels la France, ont eux dépêché du matériel médical et sanitaire ainsi que des hôpitaux de campagne. L’Union européenne a débloqué 33 millions d’euros en urgence et l’armée américaine a envoyé trois cargaisons d’eau, de nourriture et de médicaments.

Dans l’immense cité sportive de Beyrouth, la Russie a installé un hôpital de campagne, dressant une vingtaine de tentes médicales où les premiers patients ont commencé à arriver, les hôpitaux de la capitale étant saturés. Des aides de l’Iran, des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite étaient aussi attendues ce vendredi.

Jeudi, Emmanuel Macron, s’est rendu sur place, et a réclamé une enquête internationale sur cette explosion provoquée selon les autorités par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance chimique hautement inflammable.

M. Macron a rencontré les responsables libanais, parmi lesquels des membres du Hezbollah, et des représentants de la société civile. Il a appelé à un « profond changement » de la part des dirigeants, annonçant qu’il réunirait dimanche une conférence d’aide pour le Liban, en plein naufrage économique depuis plusieurs mois.

Pape Savare

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