Coronavirus : la Tunisie impose le port obligatoire du masque
« Mettre les moyens de protection et surtout les masques est obligatoire » : le ministre de la Santé Mohamed Habib Kchaou a annoncé mercredi l’obligation de porter un masque sanitaire dans tous les espaces publics de Tunisie, sous peine de sanctions, afin de limiter la propagation de la pandémie de Covid-19.
Cette mesure s’applique à
tous les espaces publics, fermés et en plein air, sur l’ensemble du
territoire, a précisé le ministère. Des sanctions seront imposées aux
contrevenants dont la nature sera décidée jeudi lors d’un conseil
ministériel.
« Il faut que nous vivions avec le virus »
La Tunisie, dont l’économie dépend fortement du tourisme, a su prendre des mesures précoces et strictes au début de l’épidémie, dont des restrictions aux déplacements dans le pays et la fermeture des frontières le 16 mars. « La Tunisie ne pourra plus refermer ses frontières parce que la situation économique ne le permettra pas. Il faut que nous vivions avec le virus », a affirmé le ministre de la Santé. Et pour cause, des dizaines de milliers d’emplois sont sur la sellette dans les secteurs du tourisme, de l’automobile ou encore du commerce informel, alors que le pays peine déjà à faire baisser un chômage qui touche un tiers des jeunes.
Mais la réouverture des frontières le 27 juin a été effectuée sans précautions spécifiques imposées aux voyageurs venus de pays classés « verts », dont la France, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Plus d’un mois après l’ouverture des frontières, le nombre de personnes contaminées par le coronavirus SARS-CoV-2 a décuplé en Tunisie.
La courbe du nombre de nouveaux cas (en moyenne sur les sept derniers jours afin de lisser les variations quotidiennes) augmente de nouveau depuis le 27 juin, où le niveau le plus bas avait été atteint, et qui correspond justement à la réouverture des frontières : selon le ministère de la Santé, la Tunisie a enregistré 346 cas de contaminations importés et 66 recensés localement depuis cette date.
Au total, plus de 1 500 cas de personnes contaminées ont été recensés depuis le début du mois de mars, ce qui reste relativement peu par rapport à la taille du pays (11,6 millions d’habitants).