Le Soudanais El Béchir et ses associés jugés pour le coup d’État de 1989

Le Soudanais El Béchir et ses associés jugés pour le coup d’État de 1989

Le Soudanais Béchir et ses associés jugés pour le coup d’État de 1989

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Soudan : arrivée au tribunal du président déchu Omar-el-Béchir ...

Le 30 juin 1989, le Premier ministre soudanais démocratiquement élu Sadeq Al Mahdi était en fonction depuis près de trois ans, dirigeant un gouvernement dysfonctionnel et impopulaire qui n’avait pas fait grand-chose, voire rien, pour améliorer la triste économie du pays et mettre fin à une situation civile en ruine. guerre dans le sud qui avait alors fait rage sans relâche pendant six ans.

Les longues files d’attente dans les stations-service étaient monnaie courante partout au Soudan. De longues coupures d’électricité ont plongé Khartoum, la capitale, dans l’obscurité pratiquement chaque nuit. Les rues avaient des nids-de-poule de la taille des tribunaux de squash et les Sud-Soudanais déplacés par la guerre civile dans leur région vivaient dans des camps de misère à la périphérie de la ville, dont le quartier central grouillait de mendiants et d’enfants sans abri.

Le Soudan semblait sur le point de se décoller le 30 juin 1989, le jour où Omar Al Bashir, alors brigadier général de l’armée et vétéran de la guerre civile dans le sud, a organisé un coup d’État soutenu par les islamistes. Le coup d’État a renversé le gouvernement de M. Al Mahdi et inauguré 29 ans de dictature qui, en 2019, lorsque Al Bashir a été destitué du pouvoir, avait placé le Soudan dans le chapitre le plus sombre de son histoire moderne.

Ainsi, à juste titre, Al Bashir et plus de deux douzaines d’associés, dont deux anciens vice-présidents, des officiers supérieurs de l’armée, des ministres et des gouverneurs de province, ont été jugés mardi pour avoir organisé le coup d’État de 1989.

Anniversaire de la chute d’Omar Al Bashir

Ils sont accusés de «destruction de l’ordre constitutionnel», un crime passible de la peine de mort en vertu du code pénal soudanais. L’audience de mardi, tenue sous haute sécurité, était principalement procédurale. Al Bashir et ses coaccusés ont été détenus dans une cage d’audience.

Le procès a été ajourné jusqu’au 11 août pour trouver une salle d’audience plus grande qui permettrait à davantage d’avocats et de membres des familles des accusés d’y assister, selon le président Issam Al Din Mohammed Ibrahim. Une petite foule de partisans d’Al Bashir s’est rassemblée devant le palais de justice.

Al Bashir, 76 ans, est en détention depuis son expulsion par l’armée en avril 2019 après des mois de manifestations de rue meurtrières dirigées par des jeunes contre son règne. Il a été reconnu coupable de corruption et condamné à deux ans dans un établissement correctionnel en décembre dernier. Il fait également face à des accusations distinctes liées au meurtre de manifestants lors des manifestations de rue de décembre 2018 à avril 2019 contre son régime.

Le Soudan a également décidé en février de le remettre à la Cour pénale internationale pour qu’il soit jugé pour génocide et crimes contre l’humanité lors d’une insurrection dans les années 2000 dans la vaste région occidentale du Darfour. Ce conflit a fait au moins 300 000 morts et beaucoup plus de déplacés, selon l’ONU.

Selon toute vraisemblance, Al Bashir passera le reste de sa vie en prison, mais son héritage perdurera, jetant une ombre sombre sur la vaste nation afro-arabe qui, depuis son indépendance de la domination britannique en 1956, a été témoin de conflits civils ruineux, de famines, corruption institutionnelle généralisée et régime autoritaire.

Thierno

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