En France, les centres de rétention pour migrants ressemblent de plus en plus à des prisons

En France, les centres de rétention pour migrants ressemblent de plus en plus à des prisons

En France, les centres de rétention pour migrants ressemblent de plus en plus à des prisons

Dans le centre de rétention administrative de Vincennes, à l'est de Paris, le 18 septembre 2019.

Barbelés, menottes… Les centres de rétention, où sont enfermés les immigrés clandestins en attente de leur expulsion, prennent de plus en plus un « aspect carcéral » en « décalage complet avec leur fonction », a dénoncé ce mercredi la contrôleure des prisons dans son rapport annuel.

Ses conclusions sont édifiantes. En 2019, Adeline Hazan et ses équipes ont visité quatre des centres de rétention administrative (CRA) et une zone d’attente aux frontières. Pour la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), non seulement il n’y a pas « d’améliorations » sur l’année écoulée mais elle a constaté une « absence de sensibilisation […] à la question des droits fondamentaux ».

Mais ce n’est pas tout. « L’organisation interne et la sécurisation périmétrique des centres donnent en effet l’impression d’un milieu carcéral avec des espaces cloisonnés, des circulations internes compliquées et des clôtures surmontées de barbelés », écrit la CGLPL dans son rapport sur l’année 2019, précisant que « la zone d’attente visitée n’échappe pas à ce glissement progressif vers un aspect carcéral ».

Isolements disciplinaires

« Le menottage est systématique pour tous les déplacements, le plus souvent dans le dos, poursuit le rapport. La pratique des isolements disciplinaires […], sans être massive, n’est pas rare alors même que rien les prévoit […], toute restriction de liberté au sein du lieu devant être prévue par la loi et assortie d’une procédure garantissant les droits de la défense. »

Dans les CRA « c’est tout le régime auquel les personnes sont soumises qui se rapproche du carcéral, avec des privations des libertés fondamentales, comme l’impossibilité d’avoir un smartphone ou d’accéder à internet », confirme à l’AFP David Rohi, responsable des questions de rétention à l’association La Cimade, qui assure des permanences juridiques dans 8 des 24 centres en France. « Sur certains aspects, les conditions en rétention sont même pires qu’en prison », estime-t-il, prenant l’exemple de l’interdiction d’avoir une télévision dans la chambre.

Thierno

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