Spéculation foncière à Médina Wandifa : Le sous-préfet de Diaroumé et le maire au banc des accusés
« Notre maire et son équipe ont fait
un lotissement dont les documents n’ont jamais été trouvés », s’indigne
le collectif pour la défense des intérêts de la commune de Médina
Wandifa située dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou).
Selon Bakary Faty, son coordonnateur, les autorités municipales et
administratives ont toujours refusé de publier l’acte d’autorisation de
lotir. Et pourtant, poursuit-il, la loi exige qu’après approbation d’un
lotissement, un exemplaire doit être déposé à la mairie de la commune
pour rester à la disposition du public comme le prévoit l’article 155 de
la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des
collectivités locales.
«
Devant ces refus et le non-respect de la loi, nous avons saisi Ousmane
Ngom, le sous-préfet de l’Arrondissement de Diaroumé en tant qu’autorité
chargée de l’application des lois et règlements dans sa circonscription
mais il a refusé de répondre à notre requête », se désole Bakary Faty.
Toujours
soucieux d’arranger le problème par les voies et moyens réglementaires,
le collectif a sollicité les services d’un huissier de justice.
Celui-ci a effectué un déplacement à la mairie où il a rencontré le
secrétaire municipal pour lui demander les documents et pièces fondant
l’exécution du lotissement, informe Bakary Faty. Mais ce dernier,
dit-il, a répondu à l’huissier que « cela relève de la compétence
exclusive du maire titulaire ».
Sans
démordre, le collectif continue d’attirer l’attention des autorités
compétentes sur le fait que le maire, Malang Seyni Faty et son équipe se
livrent à des activités spéculatives sur le foncier avec des manœuvres
financières non conformes à la loi. Et d’accuser : « Le maire a vendu
des parcelles à SOFORA de Dakar Dem Dikk, à 11 775 000 FCFA et a
encaissé 3 000 000 de FCFA, des mains de Guinondo Idrissa Diedhiou.
C’était le 03 mai 2011 à Dakar, clame Bakary Faty qui juge que cela
n’est pas conforme à la loi.
Interpellé sur le dossier, le sous-préfet de Diaroumé explique que ce n’est pas au téléphone qu’il peut traiter de la question. Quant au maire, il soutient qu’à pareil moment de la situation, il est plus occupé à protéger sa ville du Covid-19 conformément à la volonté du chef de l’Etat et des autorités sanitaires qu’à polémiquer avec des politiciens perdants et non avec de réels propriétaires de terre. « Le moment est de s’unir pour vaincre le Covid-19, de s’unir pour hisser notre commune au sommet du développement et j’y invite tout le monde » a-t-il lancé.