Coronavirus : deux études concluent à l’inefficacité de l’hydroxychloroquine
Deux études publiées dans le British Medical Journal démontrent
que la molécule n’apporte aucune amélioration aux malades atteints du
SARS-CoV-2.
Alors que le bilan de la
pandémie de coronavirus a dépassé la barre des 300 000 morts dans le
monde et que les laboratoires planchent toujours à l’élaboration d’un
vaccin, la communauté scientifique a pu découvrir, vendredi 15 mai, les
résultats de deux études à la méthodologie robuste menées sur
l’hydroxychloroquine, molécule présentée comme un traitement possible
contre le Covid-19. Ils ont été publiés dans la revue médicale
britannique British Medical Journal (BMJ).
« Les résultats n’incitent pas à l’utilisation de l’hydroxychloroquine »
La
première étude est française et s’est basée sur l’observation de 182
patients atteints d’une forme de Covid-19 nécessitant une administration
d’oxygène. Ces malades ont été divisés en deux groupes : l’un a reçu de
l’hydroxychloroquine comme traitement et a été comparé au second groupe
contrôle qui, lui, a bénéficié du standard habituel de soins.
L’objectif était de quantifier le nombre de malades décédant ou
nécessitant une prise en charge en service de réanimation en fonction
des deux groupes.
Le résultat est sans appel :
que les patients reçoivent de l’hydroxychloroquine ou non, les
conséquences sont similaires. Les auteurs concluent : « Les résultats de
cette étude n’incitent pas à l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour
les patients atteints de Covid-19 admis à l’hôpital quand ils ont
besoin d’oxygène. »
Des « effets indésirables plus importants »
La
seconde étude, chinoise, étudiait quant à elle la vitesse à laquelle
était éliminé le virus chez les malades souffrant d’une forme bénigne à
modérée de la maladie.
Ce sont cette fois 150
patients qui y ont participé, là aussi répartis en deux groupes : l’un
recevant de l’hydroxychloroquine, l’autre bénéficiant de soins
standards. Comme pour la première étude, les auteurs n’ont pas constaté
de différence entre les deux groupes : « L’administration
d’hydroxychloroquine n’a pas eu pour effet d’augmenter significativement
la probabilité que les malades réduisent leur charge virale par rapport
aux traitements standards. »
Plus embêtant,
les auteurs notent que « les effets indésirables étaient plus importants
chez ceux qui ont reçu de l’hydroxychloroquine ». Ainsi, dans le groupe
contrôle, 9% des patients en ont fait les frais, alors qu’ils étaient
30% dans le groupe traité. Ces derniers ont, pour la majorité, souffert
de diarrhées.
Ces deux études apportent ainsi
plusieurs éléments robustes indiquant une inefficacité de
l’hydroxychloroquine face au Covid-19. Des résultats qui « ne plaident
pas pour son utilisation comme traitement de routine face à la maladie
», écrit le British Medical Journal dans un communiqué.