Mesures d’assouplissement : Diouf Sarr assure le service après-vente
Les nouvelles mesures dites d’assouplissement
annoncées, ce lundi, par le président de la République dans le cadre de
la lutte contre la Covid-19, passent pour un relâchement pour certains.
Invité de l’édition de 20 heures du journal télévisé de la Rts, le
ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a tenu à apporter des
précisions sur ce qu’il faut prendre comme des ‘’mesures d’adaptation’’
et non du relâchement. Seneweb vous propose des extraits de l’entretien
que le ministre de la santé a accordé à la Rts.
Mesures d’adaptation
«
Dans une stratégie, chaque circonstance commande un certain nombre de
mesures. Aujourd’hui, nous sommes dans une perspective. Nous avons
effectivement un virus qui s’installe et la courbe, quand on arrivera
effectivement au pic, va décroitre sur la durée au moins de 3 voire 4
mois.
Ce
qui veut dire que les mesures d’aujourd’hui sont des mesures commandées
par cette progression qui, bien entendu, commande à ce que l’écosystème
de la risposte, l’environnement soit apaisé. Un environnement
socio-économique favorable. Un environnement qui refuse toute
stigmatisation. Mais un environnement aussi qui intègre l’ensemble des
forces vives de la nation pour s’engager au niveau de cette riposte.
Donc
ces mesures sont des mesures d’adaptation et non de relâchement.
Adaptation pour nous donner l’ensemble des moyens de stabilité, des
moyens socio-économiques qui permettent au Sénégal d’être réuni autour
de l’essentiel ».
Prise en charge extrahospitalière
«
Souvenez-vous quand on démarrait le plan de riposte, la perspective
était de 500 lits. Quand on a atteint ce cap, bien avant d’ailleurs de
l’atteindre, on s’est projeté pour dire mettons toutes les chances de
flexibilité de notre côté et prévoir l’horizon de 700 lits. Et plus
tard, nous nous sommes dits l’épidémie monte, nous devons aller à 1000
lits.
Aujourd’hui
et cela a été effectivement un tournant extrêmement puissant dans la
stratégie, nous nous sommes dit que la plupart des malades sont
asymptomatiques. Autrement dit, qui ne ressentent pas la maladie.
C’est-à-dire que le virus est présent mais ces patients ne se
considèrent même pas comme étant malades.
Dans
la nouvelle stratégie, nous avons défini une stratégie
d’extra-hospitalisation. On les prend en charge, non pas dans les
hopitaux mais dans les structures dédiées. Au hangar des pèlerins, il y a
90 malades, à Guéréo, il y a plus d’une centaine de malades. Et cette
stratégie qui consiste à effectuer la prise en charge en dehors de
l’hôpital est extrêmement importante. C’est le lieu d’hospitalisation
qui change mais la prise en charge est assurée par le personnel de
santé.
Apaisement de l’environnement de la lutte
Ces
mesures d’adaptation nous renforcent du point de vue de l’environnement
de la lutte. Parce que ce sont des mesures d’apaisement. Désormais, nos
personnels de santé pourront entrer dans les quartiers sans risques de
refus de collaboration des populations. Ce sont des cas que nous avons
vécus (à Thor). Désormais ceux qui ont la maladie peuvent avoir une
chance de ne pas être stigmatisés. Nous serons dans un environnement
socio-économique apaisé qui fera que les Sénégalais vont adhérer très
rapidement à toutes nos stratégies de riposte ».
Protection du personnel de santé
«
A ce niveau là, il est important de réitérer les encouragements et
félicitations, mais surtout la très grande satisfaction du chef de
l’Etat à l’égard du personnel de santé. L’Etat a investi de gros moyens
pour les protéger. Cependant, il faut effectivement du point de vue de
la communication que quand on est malade ou on ressent des symptômes, il
faut rester chez soi et appeler le personnel de santé qui prendra
toutes les dispositions de précaution pour venir vers le malade.
Cela
me parait important parce qu’il y a des personnels de santé qui ont été
infectés parce que les malades sont venus vers eux dans le cadre d’une
simple consultation de routine.
Par
ailleurs, dans les postes de santé et cases de santé, l’Etat met tout
en œuvre pour que ces personnels de santé non seulement soient tout à
fait bien protégés, mais qu’ils soient suffisamment motivés parce que
c’est la poudre maitresse de la riposte contre le Coronavirus ».
Changement de stratégie de communication
«
Naturellement nous allons solliciter les instructions du Chef de
l’Etat. A la suite de cela, nous allons donc prendre les dispositions
nécessaires. Mais ce qu’il faut noter c’est que la communication que
nous avons adoptée dès le début de l’épidémie, c’est une communication
transparente et instantanée qui ne laisse aucune place à la spéculation.
C’est
pourquoi, au jour le jour, à 10 heures, nous avons un grand rendez-vous
avec les Sénégalais qui est un rendez-vous d’information qui, en
réalité, était parallèle à toute la stratégie de communication.
Puisqu’on doit apprendre à vivre avec le virus, nous ne sommes plus dans
l’instantané, dans le court terme, dans le choc, mais dans un lissage
sur trois voire quatre mois.
Il
est important d’avoir une autre stratégie qui peut-être -en tout cas si
c’est validé, je viendrais pour informer- consistera à envoyer un
communiqué exhaustif à l’ensemble des organes et se donner rendez-vous
sur une périodicité que nous allons déterminer ».