États-Unis: La Covid-19 au coeur de la Maison Blanche, Donald Trump minimise
Alors que le nouveau coronavirus a fait officiellement son apparition il y a quelques jours dans la « West Wing », le milliardaire républicain a multiplié lundi les déclarations optimistes.
La
Maison Blanche tente de limiter la propagation du coronavirus en son
sein. Mais les premiers cas sont là. Et l’épicentre du pouvoir américain
est un lieu où la distanciation sociale est difficile à appliquer.
Lundi,
Donald Trump a assuré que les chances que des membres de son cercle
proche, ou lui-même, soient touchés par la Covid-19 était minimes. «
Nous avons beaucoup de monde à la Maison Blanche », a-t-il affirmé lors
d’une conférence de presse par moments tendue.
Mais,
dans le même temps, le président américain a évoqué la possibilité de
réduire ses contacts avec son vice-président Mike Pence, qui n’était pas
présent, semblant confirmer que ce dernier était en quarantaine après
un cas de coronavirus dans son entourage.
« Énormes progrès en cours ! »Soucieux
de projeter à tout prix – et de façon irresponsable selon ses
détracteurs – l’image d’un pays qui a franchi l’obstacle et qui
redémarre, le milliardaire républicain a multiplié les déclarations
optimistes.
« Nous ouvrons (le pays) et il y a
un enthousiasme que je n’avais pas vu depuis longtemps », a-t-il lancé,
prédisant une nouvelle fois un rebond économique spectaculaire en 2021.
«
Les chiffres du coronavirus sont BIEN meilleurs, en baisse presque
partout. Énormes progrès en cours ! », avait-il tweeté un peu plus tôt,
entre deux attaques contre les médias « ennemi du peuple », ou son
prédécesseur démocrate Barack Obama qui serait, selon ses dires, au
coeur d’un retentissant scandale « Obamagate » sur lequel il n’a fourni
aucun élément tangible.
À l’étroit
Par
le prisme déformant du cinéma, la « West Wing », l’aile ouest de la
Maison Blanche, apparaît souvent immense dans l’imaginaire collectif.
Mais
ce bâtiment, qui abrite le Bureau ovale, les postes de travail de
conseillers les plus proches, la salle de presse et les bureaux des
journalistes accrédités, est en réalité un petit espace dans lequel tout
le monde travaille très à l’étroit.
Kevin
Hassett, conseiller économique de Donald Trump, a résumé ce week-end le
sentiment général d’une formule laconique : « Cela fait peur d’aller
travailler. »
La porte-parole de Mike Pence testée positive
Le
nouveau coronavirus a fait officiellement son apparition il y a
quelques jours dans les lieux : Katie Miller, porte-parole de Mike Pence
et épouse de Stephen Miller, proche conseiller de Donald Trump, a été
testée positive. Un militaire au service du président également.
Trois
membres de la cellule de crise de la Maison Blanche sur la pandémie se
sont placés par précaution en auto-isolement. Anthony Fauci,
l’épidémiologiste mondialement reconnu qui s’est distingué dans la lutte
contre de nombreux virus, du sida à Ebola, Robert Redfield, directeur
des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), Stephen
Hahn, patron de l’agence des médicaments (FDA).
Dans
une note interne diffusée lundi, la Maison Blanche a appelé toutes les
personnes travaillant au sein de la West Wing à porter un masque
lorsqu’elles entrent dans le bâtiment et lorsqu’elles y travaillent,
sauf si elles sont à leur bureau.
Masques pour tout le mondeLors
des conférence de presse, tous les journalistes, dont la température
est prise de manière systématique avant de pénétrer dans la Maison
Blanche, posent désormais leurs questions à travers leur masque.
Contrairement
à nombre de dirigeants de la planète, Donald Trump a lui jusqu’ici
choisi de ne jamais en porter, même en déplacement comme la semaine
dernière dans une usine de fabrication d’équipements de protection à
Phoenix (Arizona).
Sa conférence de presse
s’est achevée abruptement lorsqu’une journaliste a demandé au président
américain pourquoi il faisait de cette lutte contre la pandémie une
forme de « compétition » par rapport aux autres pays au lieu de se
concentrer sur les Américains qui perdent la vie chaque jour.
« Demandez à la Chine ! »
« Peut-être s’agit-il d’une question à poser à la Chine. Ne me demandez pas à moi, demandez à la Chine ! », a-t-il rétorqué.
« Pourquoi me posez-vous cette question spécifiquement à moi », a répondu la journaliste d’origine asiatique.
« Je dirais cela à toute personne qui me poserait une question méchante comme celle-ci », a rétorqué le président américain.
Les États-Unis sont, de loin, le pays les plus endeuillé au monde par le virus, avec plus de 80 000 décès.