Pétrole: trimestre noir pour le géant britannique BP
Alors que le baril de pétrole américain WTI frôle à nouveau les niveaux négatifs pour les livraisons du mois de juin, le géant britannique des hydrocarbures BP a annoncé, ce mardi, avoir essuyé une énorme perte au premier trimestre.
BP est la première des cinq principales sociétés d’hydrocarbures à dévoiler ses chiffres depuis le début de la crise. Ses annonces donnent la tonalité du secteur.
Le géant britannique évoque dans son communiqué une perte nette de 4,4 milliards de dollars au premier trimestre. Le groupe avait pourtant dégagé un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars un an plus tôt.
BP explique que la très forte baisse de la demande, du fait des confinements de population et des restrictions de déplacements, entraîne une saturation des capacités de stockage, ce qui pèse lourdement sur les prix. Comme tous ses concurrents, BP subit de plein fouet l’effondrement de la demande en mars. Le britannique est aussi très exposé au marché américain puisque dernièrement, le groupe a lourdement investi dans la production de pétrole de schiste.
30 000 emplois menacés
Aujourd’hui, ce marché phare tourne au ralenti tout comme les activités de raffinage du groupe. « Un choc d’une ampleur jamais vu auparavant », déplore la société centenaire. Au total, sa production mondiale a reculé de 2,8% au premier trimestre.
Pour tenter de limiter la casse, le groupe annonce qu’il va lancer un vaste plan d’économies de près de trois milliards de dollars, revoir à la baisse ses investissements. Ce que déplore l’ONG GreenPeace pour qui BP recule, se faisant, sur le développement des énergies renouvelables tout en maintenant les versements des dividendes.
Comme aux États-Unis, l’impact sur l’emploi est redouté au Royaume-Uni ; 30 000 emplois sont menacés d’après les représentants de l’industrie. Ces derniers réclament l’aide des gouvernements pour « traverser cette tempête » qui pourrait réduire de 50% l’activité des forages en mer.