Coronavirus: les États-Unis adoptent un plan d’aide supplémentaire face à la crise

Coronavirus: les États-Unis adoptent un plan d’aide supplémentaire face à la crise
Nancy Pelosi, la cheffe démocrate de la Chambre des représentants qui a adopté jeudi 23 avril un nouveau plan d'aide massif pour faire face aux conséquences du coronavirus.

Le Congrès a adopté un nouveau plan d’aide pour faire face aux impacts de l’épidémie qui a déjà fait près de 50 000 morts dans le pays.

Après le Sénat, les élus de la Chambre des représentants ont validé jeudi soir une nouvelle enveloppe de 483 milliards de dollars (450 milliards d’euros environ). Un plan qui doit encore être promulgué par Donald Trump, probablement ce vendredi soir. A quoi va servir cette somme qui s’ajoute au plan de 2 000 milliards de dollars (1 863 milliards d’euros) voté fin mars ?

Sur ces 483 milliards de dollars, 320 milliards seront consacrés à des garanties de prêts aux petites et moyennes entreprises (PME). Objectif de la manœuvre :  leur permettre de maintenir leurs employés en poste, alors que les inscriptions au chômage ont explosés dans le pays depuis le début de la crise sanitaire. En cinq semaines, plus de 26 millions de personnes ont perdu leur emploi ou vu leur activité réduite à néant.

Volet sanitaire

Et cette fois, des mesures ont été prévues pour que les petites entreprises en bénéficient réellement (voir encadré). Le premier plan a été très critiqué car de grandes entreprises ont pu en bénéficier. Soixante milliards de dollars de prêts iront à des secteurs particulièrement sinistrés comme l’agriculture.

Ce plan comporte aussi un volet sanitaire : 75 milliards (près de 70 milliards d’euros) seront débloqués pour les hôpitaux et 25 milliards (plus de 23 milliards d’euros) pour renforcer le dépistage du coronavirus, des tests jugés essentiels pour relancer l’activité. Et, même si ce sont les gouverneurs qui en décident, Donald Trump a hâte de voir l’économie repartir.

Avec notre correspondant à Houston, Thomas Harms

Jacques Fox est le patron du restaurant artisans à Houston qui a 36 employés. Il fait partie des rares qui ont pu avoir accès à l’aide fédérale, le « paycheck protection program » (PPP) : « Pour le « paycheck protection », il faut passer par un banquier. Si vous ne connaissez pas votre banquier, ils vont vous mettre dans en dessous de la pile et vous aurez des problèmes à avoir le PPP. Moi, j’ai du mal et j’ai des investisseurs qui sont super forts, plus on a eu le PPP. Il y a beaucoup de restaurants qui ne l’auront pas et qui vont fermer. Donc, cela va être très difficile. »

Pour ce PPP, les autorités avait défini une PME comme une structure de moins de 500 employés sur un site. Des grandes chaînes ont ainsi pu réclamer cette aide pour chacune de leur succursale : « Des boîtes qui avaient des capitalisations boursières d’un milliard, 1,5 milliard, etc. ont reçu des dizaines de millions de dollars, c’est incompréhensible. »

Jean-François Bonneté et son entreprise BCI qui emploie 20 personnes sur tout le territoire américain a aussi postulé pour l’autre aide. Une avance de 10 000 dollars qui ouvre aussi droit à un prêt ensuite : « Ça ne suffit pour rien 10 000 dollars. Il n’y a aucune capacité de projection par rapport à ça. La durée d’obtention va se faire sur deux mois, sur trois mois. Les gens qui sont en situation de crise aujourd’hui, ils n’ont pas deux mois. Moi, je parle à des entrepreneurs, ils ont 700 dollars sur le compte. Des boîtes qui font plusieurs millions de dollars de chiffres d’affaires. Ils n’ont que 700 dollars et ils ne peuvent pas continuer. »

Si les aides ne parviennent pas suffisamment vite, beaucoup de PME américaines risquent de ne pas survivre à cette crise.

Thierno

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