Un leader des Gilets jaunes de la Marne tué par son ex-compagne

Un leader des Gilets jaunes de la Marne tué par son ex-compagne

José Lortal, un chauffeur routier de 60 ans, et la jeune femme vivaient une relation décrite comme toxique et devaient tous les deux être jugés en mars pour des violences réciproques. Le procès avait été renvoyé.

Il était devenu une figure du mouvement des Gilets jaunes dans la Marne après une intervention télévisée. Un engagement qui avait aussi valu au chauffeur routier de 60 ans une condamnation pour outrages et rébellion, à la suite de troubles survenus lors de l’occupation d’un rond-point de ce département. José Lortal est décédé, vendredi 17 avril dans la soirée à son domicile de Fismes, après avoir reçu un coup de couteau à l’abdomen.

Son ex-compagne, Laura T., devait être mise en examen ce dimanche pour meurtre par ex-conjoint. Le parquet de Reims a demandé « son placement en détention provisoire afin d’éviter toute pression sur le témoin principal », précise le procureur de Reims, Matthieu Bourrette. Le « témoin principal » étant la propre fille de la jeune femme, âgée de 8 ans, qui a assisté à toute la scène.

Vendredi en fin d’après-midi, Laura T. se rend au domicile de José Lortal en compagnie de sa fillette. Les deux anciens amants s’alcoolisent. La jeune femme, de 30 ans la cadette de José Lortal, aurait alors expliqué à son ancien compagnon, dont elle était séparée depuis près de cinq mois, qu’elle entendait se remettre en couple avec le père de sa fille. C’est là que tout aurait dégénéré.

A 21 heures, Laura T. téléphone elle-même aux secours. José Lortal est grièvement blessé, touché d’un coup de couteau. Entendue immédiatement par les enquêteurs de la brigade de recherches de Reims, elle explique qu’une altercation a éclaté et que pour se défendre, elle a frappé José Lortal avec un couteau trouvé sur la table.

Un récit contredit par la petite fille de la suspecte

Rapidement, les enquêteurs ont pourtant un sérieux doute sur cette version de l’histoire. Entendue par les gendarmes, la petite fille de Laura T. livre ainsi une version différente de l’histoire. Elle explique que sa mère et José Lortal se sont bien disputés, mais elle dit aussi aux gendarmes que lorsque sa mère a frappé le sexagénaire, l’altercation était terminée. Confrontée à ce récit, Laura T. a, durant sa garde à vue, finalement reconnu avoir frappé son ex-conjoint alors qu’elle n’était plus menacée.

Selon ses déclarations aux enquêteurs, Laura T. a, « à deux reprises, pris spontanément un couteau à un moment où elle n’était plus agressée, explique Matthieu Bourrette. Elle avait une première fois reposé le couteau, puis l’avait repris une deuxième fois, l’avait alors utilisé en frappant son ex-conjoint une seule fois, mais, selon elle, alors qu’il voulait à nouveau s’en prendre à elle. »

Jamais condamnée, la jeune femme de 30 ans n’est pourtant pas une inconnue de la justice. Elle devait comparaître devant le tribunal de Reims le 23 mars dernier pour des violences commises sur José Lortal en avril 2019. Le sexagénaire devait être jugé lui aussi le même jour pour « des faits de violences sur ex-conjoint, violation de domicile, menace de mort, et appels malveillants, faits commis en mars et avril 2019 au préjudice de Laura T. et de son amant de l’époque », détaille le procureur de Reims. Le procès avait été renvoyé en raison de l’épidémie de Covid-19.

Souare Mansour

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