L’UNESCO lance ‘’RésiliArt’’, une plateforme mondiale pour parler des conséquences du Covid-19 sur la culture
L’UNESCO a lancé une plateforme
mondiale baptisée ‘’RésiliArt’’ où des artistes et autres personnalités
du monde de la culture auront l’occasion de parler des conséquences
profondes de la pandémie du Coronavirus sur leur secteur et émettre
ainsi des idées pour aider les gouvernements à élaborer des politiques
efficaces pour les surmonter.
Cette plateforme de discussion dont l’UNSCO invite les artistes à se
l’approprier a été lancée mercredi à l’occasion de la journée mondiale
de l’art célébrée dans un contexte de crise sanitaire internationale.
Un débat inaugural virtuel a eu lieu en fin de matinée avec d’éminents
artistes du monde parmi lesquels la chanteuse béninoise Angelique Kidjo
vice-présidente de la Confédération internationale des sociétés
d’auteurs et compositeurs (CICAC), l’écrivain algérien Yasmina Khadra.
Il y avait aussi le compositeur et interprète de musique électronique
le Français Jean-Michel Jarre président de la CISAC, la ministre de la
culture de la Croatie, la violoniste Nina Obuljen Korzinek et le
sous-directeur pour la culture de l’UNESCO Ernesto Ottone Ramirez, entre
autres.
Angelique Kidjo a prôné pour ’’la protection urgente du droit d’auteur
et le soutien aux artistes’’, soulignant que les grandes entreprises
prennent leurs créations et gagnent de l’argent sur les plateformes
numériques.
’’Je ne sais pas comment je vais survivre aux effets de la crise liée
au coronavirus. (…) cette crise approfondit tout, et il n’y a pas
d’Afrique sans culture et musique. Les gouvernements ne nous protègent
pas, les grandes entreprises prennent nos créations et gagnent de
l’argent sur les plateformes numériques, et nous n’obtenons rien de tout
cela’’, dit-elle.
Kidjo, ambassadrice internationale de l’UNICEF, estime que les artistes
sont particulièrement vulnérables dans cette crise, rappelant que
‘’sans art, sans musique, sans culture nous n’avons rien’’.
’’Je suis enfermé dans une maison et je ne sais pas comment je vais
retourner aux concerts live. Ils ne parlent que d’économie, et nous, les
artistes, nous faisons partie de l’économie, et c’est pourquoi
j’exhorte les gouvernements à passer des mots aux œuvres’’, a plaidé
Angelique Kidjo.
Quand au compositeur et interprète Jean-Michel Jarre, président de la
CISAC, il a défendu lors de ces échanges l’introduction d’une ‘’taxe
spéciale’’ sur les géants du web à savoir ‘’Google , Amazon , Facebook ,
Apple’’, qui distribuent le travail des artistes en ligne.
‘’Cette relation injuste doit cesser. Nous ne recherchons pas l’aumône,
mais une part équitable des bénéfices, car nous sommes les
+actionnaires+ virtuels de ces sociétés’’ a-t-il déclaré, invitant à
‘’une nouvelle économie pour le secteur culturel dans le monde
numérique’’.
L’écrivain algérien Muhammed Moulessehoul, plus connu sous son nom
d’auteur Yasmina Khadra, demande aux gouvernements de protéger les
artistes car, dit-il, ’’ils doivent être soutenus plus que jamais parce
que les artistes donnent espoir et réconfort’’.
La directrice générale de l’UNESCO a annoncé, lors de cette discussion,
la tenue la semaine prochaine d’une réunion des ministres de la culture
du monde pour discuter sur l’impact du COVID-19 sur le secteur.