Un an après l’incendie de Notre-Dame, le chantier de la cathédrale en suspens
Un an après l’incendie qui a ravagé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, l’édifice est toujours en danger. Mais malgré l’arrêt du chantier à cause du confinement décrété pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, l’objectif de reconstruire la cathédrale en cinq ans est maintenu.
Il y a un an, aux alentours de 20h, Parisiens et touristes se rassemblaient devant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Impuissant, ils assistaient au terrible incendie qui a ravagé l’édifice historique ancré depuis le XIVe siècle au cœur de la capitale française. Ce jour-là, sous les yeux du monde entier, des centaines de pompiers ont lutté contre l’incendie qui a démarré dans la charpente en chêne, surnommée « la forêt », jusqu’à faire s’effondrer dans le vide la mythique flèche qui trônait sur le toit de l’édifice.
Immédiatement, le plus important sinistre qu’a connu cette cathédrale a suscité une vague d’émotion mondiale. Dès le lendemain, le 16 avril 2019, le président de la République française, Emmanuel Macron, parle en direct sur toutes les chaînes et déclare une chose : la cathédrale sera reconstruite en cinq ans. À partir de cet instant, le compte à rebours est lancé et la machine se met en marche.
Le délai de cinq ans maintenu
Un défi de taille qui a été rendu plus complexe par de nombreuses complications. Pollution au plomb, intempéries, difficulté du chantier... Les événements rendant la reconstruction de la cathédrale plus difficile se sont enchaînés mais les travaux ont continué, jusqu’à la crise sanitaire due au Covid-19.
Depuis le 16 mars, date à laquelle le confinement de la population a été décrété en France, le chantier est à l’arrêt. Mais pour autant, l’objectif d’une réouverture de Notre-Dame en 2024 reste dans la ligne de mire de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « On espère pouvoir tenir le délai de cinq ans. Ce qui nous encourage en ce sens c’est que les travaux d’étude de la restauration (…) peuvent avancer en télétravail. Les architectes en chef des monuments historiques qui pilotent ces études sont au travail en ce moment, cela nous encourage à penser que le délai de 2024 pourrait être tenu », explique à RFI Philippe Jost, le directeur général délégué de l’établissement public.
Ce mercredi 15 avril, le président de la République Emmanuel Macron, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, a réaffirmé sa volonté de maintenir le délai de cinq ans, malgré l’arrêt du chantier. « Nous reconstruirons Notre-Dame en cinq ans, ai-je promis. Nous ferons tout pour tenir ce délai », a-t-il déclaré.
Le chantier est dans une phase « de levée de péril »
Depuis un an maintenant, ceux qui œuvrent à la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame se consacre « à la consolidation et la mise en sécurité du monument », détaille Philippe Jost. Aujourd’hui encore, le chantier est dans une phase « de levée de péril ».
Dès les jours suivant le sinistre, il a fallu sécuriser le bâtiment et les riverains d’éventuels « effondrements » mais aussi « évacuer au plus vite » les œuvres d’art. Une fois ces opérations primordiales achevées, il a fallu s’attaquer au renforcement des structures, au déblaiement des vestiges de l’incendie mais aussi au recouvrement du trou béant dans la toiture qui permettait aux intempéries d’abîmer davantage l’intérieur de l’édifice. La pollution au plomb constatée à l’intérieur et aux abords du bâtiment a également impacté le chantier. Depuis la découverte de cette pollution, combinaisons et douches régulières font partie du quotidien des bâtisseurs.
Lorsque le chantier s’est arrêté, les ouvriers s’apprêtaient à entamer « des actions de plus longue haleine », comme le démontage de l’échafaudage qui entourait la flèche au moment de l’incendie. Un édifice de 40 000 morceaux de métal qui a en partie fondu et qui menace aujourd’hui la cathédrale. Une tâche ardue pour les cordistes qui seront chargés de découper et retirer les parties fondues. Le dégagement des voûtes, encore en partie encombrées de débris calcinés, est également au programme. « C’est ce que nous ferons dès que nous pourrons reprendre l’activité du chantier », explique le directeur général délégué. En attendant le retour des ouvriers, la grande grue, immobile, trône sur l’île de la Cité comme un symbôle de l’arrêt des activités.