Équateur: un avion rapatriant des Européens bloqué à Guayaquil, touchée par la pandémie
Un avion de la compagnie Air Europa transportant 300 touristes dont 170 Français bloqués en Équateur depuis trois semaines n’a pas pu redécoller de Guayaquil mercredi à la suite d’un problème mécanique. Tous les passagers sont actuellement à l’hôtel dans cette ville, principal foyer de contagion du Covid-19 dans le pays.
Avec notre correspondant à Quito, Éric Samson
Yann Camarro a passé beaucoup plus de temps que prévu en Équateur. Arrivé le 7 février dernier, il était à Otavalo, une petite ville connue pour son marché indien, lorsqu’il a été surpris par la suspension des vols décidée par le gouvernement équatorien pour freiner la propagation du Covid-19.
Ces dernières semaines, plus de 650 touristes français ont été évacués lors de vols affrétés en commun par plusieurs pays européens comme la France, l’Espagne, l’Allemagne ou la Suisse.
Ce vol de la compagnie Air Europa était a priori le dernier et l’ambassade de France avait pris soin de concentrer les touristes à Quito en évitant de passer par Guayaquil, la ville la plus importante du pays et aussi la plus sévèrement touchée par la pandémie. Manque de chance, c’est là que l’avion est tombé en panne. « C’est un problème de toboggan, si j’ai bien compris », nous explique Yann Camarro, joint au téléphone.
Grâce à l’appui des ministères des Transports et du Tourisme, les passagers ont pu quitter l’aéroport. Ils passent la nuit dans les hôtels Oro Verde et Unipark où les masques et mesures de précaution ne manquent pas. Une fois réparé, l’avion devrait décoller pour Paris jeudi à la mi-journée.
L’Équateur est l’un des pays les plus touchés par la pandémie en Amérique du Sud. Le dernier bilan officiel fait état de 242 morts confirmés et de 4 450 cas de contamination. La province de Guayas, dont Guayaquil est la capitale, concentre les deux tiers des cas et la ville de 2,7 millions d’habitants a été particulièrement frappée. En raison de la hausse brutale du nombre de décès ces derniers jours, le système funéraire n’a pu faire face à l’afflux des corps.