Aloyse Waly Diouf : ‘’Avec les cas communautaires, la guerre vient juste de commencer’’
L’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, pour
éradiquer la maladie à coronavirus, a déclaré mardi le médecin Aloyse
Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé, estimant que
‘’la guerre vient juste de commencer’’.
‘’Si on se dit la stricte vérité, la guerre vient juste de commencer
avec un ennemi (le Covid-19) qui a changé de tenue pour se rendre
invisible’’, a dit M. Diouf au cours des éditions matinales de la Radio
futurs médias (privée).
Il faisait ainsi allusion à la hausse, durant ces derniers jours, du
nombre de cas positifs de Covid-19 issus de la transmission
communautaire, c’est-à-dire les personnes dont la source de
contamination n’a pas été identifiée.
Avec ce mode de contamination, ‘’la transmission de la maladie est
beaucoup plus rapide et moins maîtrisable, alors que les cas importés et
les cas contacts sont tracés et pris en charge’’, a précisé M. Diouf.
Mardi, le ministère de la Santé a annoncé deux cas de Covid-19 issus
de la transmission communautaire. Ils font partie des 11 nouvelles
contaminations annoncées le même jour par le ministre de la Santé,
Abdoulaye Diouf Sarr.
Avec les transmissions communautaires, c’est une ‘’nouvelle phase’’ de
la pandémie qui s’ouvre, et ‘’si on ne la maîtrise pas, on ne peut pas
gagner la guerre’’ contre le Covid-19, a averti Aloyse Waly Diouf.
Pour rompre la chaîne de transmission communautaire, dit-il, il faut
que la communauté soit fortement impliquée dans la prévention de la
maladie en respectant rigoureusement les règles d’hygiène édictées par
les services de santé.
Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, l’heure n’est
pas au relâchement, mais à la vigilance, avec le respect des gestes
barrières, notamment le lavage des mains, l’usage du gel
hydroalcoolique, la réduction des déplacements des populations, etc.
‘’On aurait préféré ne pas parler de taux de guérison pour ne pas
favoriser un certain relâchement des populations, surtout avec cette
nouvelle donne’’, la hausse des cas de transmission communautaire, a
expliqué M. Diouf.
Par exemple, selon lui, la prévention a été renforcée à Keur Massar,
dans la banlieue dakaroise, où des cas de la transmission communautaire
ont été recensés.
‘’Au carrefour de Keur Massar, où s’exercent diverses activités
commerciales, il est essentiel aujourd’hui de (…) disperser les
rassemblements’’, a ajouté Aloyse Waly Diouf.
‘’Si certains pays (…) sont arrivés à un stade quasi incontrôlable
de la propagation de la maladie, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de
cas communautaires’’, a-t-il souligné.
Lundi, le Comité national de gestion des épidémies a demandé à ses
démembrements (comités régionaux et départementaux) de mettre en œuvre
leurs propres ‘’stratégies’’ pour anéantir les risques de transmission
communautaire du coronavirus.