Rama Yade, séparée de son mari, se confie sur sa nouvelle vie
Elle a vécu deux ans aux États-UnisCONFIDENCES –
Rama Yade, ex secrétaire d’État, chargée des affaires étrangères et des
droits de l’homme, puis des sports, a vécu deux ans à Washington. Elle
se confie sur ses nouveaux choix de vie. « J’avais besoin de prendre du
recul », nous dit-elle.
Rama
Yade a pris sa décision sur un coup de tête, il y a deux ans et demi.
Séparée de son mari Joseph Zimet (aujourd’hui conseiller d’Emmanuel
Macron), elle était en vacances comme chaque été dans le Sud de la
France. « Là, face au Mont Ventoux, que j’ai vu comme une allégorie de la
vie politique, une sacrée montagne à gravir, j’ai conclu que l’obstacle
était trop grand pour l’instant ». Cette année-là, l’ex secrétaire
d’État n’avait pas pu mener à bien son projet de se présenter à la
présidence de la République. Elle n’avait obtenu que 353 signatures sur
les 500 nécessaires.
« J’avais
envie d’élargir mes horizons, confie-t-elle. De tenter des expériences
nouvelles. Alors j’ai décidé de partir aux États-Unis. Mon vieux rêve
américain. Après 10 ans de vie politique, 10 ans à tout donner. J’avais
besoin de prendre du recul, mieux comprendre le monde. J’ai pris ma
petite Jeanne de 5 ans sous le bras. Direction Washington ». Rama Yade a
alors dû inscrire en urgence la fillette à l’école fin août à une
semaine de la rentrée. « J’ai été hébergée quelques temps par des amis.
Comme j’avais déjà effectué une courte mission pour la Banque mondiale,
j’ai prolongé notre collaboration, sur les questions de capital humain
en Afrique (éducation, handicap, sports…). J’ai plus tard rejoint le
think tank (groupe de réflexion) Atlantic Council ».
Une vie à l’américaine
À
Washington, elle découvre une vie plus cloisonnée qu’en France : « Il y
a, dit-elle, le monde des expatriés autour du lycée Français, rythmé par
des compétitions parentales pour le plus beau repas international, les
événements culturels organisés par les ambassades, le monde politique US
autour des lobbies, des multinationales, et bien sûr la Maison blanche…
J’ai beaucoup appris à naviguer entre ces mondes ». L’ex secrétaire
d’État aux droits de l’homme avoue ne s’être jamais sentie autant
française qu’aux États-Unis. « Au parc, les mères de famille de
Georgetown ne me parlaient pas tant qu’elles pensaient que j’étais
afro-américaine, raconte-elle. Mais dès qu’elles m’entendaient parler
français, elles se pâmaient de plaisir : la France fascine toujours les
Américains, y compris par les clichés: Piaf, la baguette de pain … »
Retour en France
Après
deux ans à Washington Rama Yade a souhaité ne pas séparer trop
longtemps sa fille de son père et de sa famille, elle a décidé de
rentrer en France. « Dans cette nouvelle vie, loin de la politique, j’ai
retrouvé une certaine maîtrise du temps. Notamment pour les amis si
longtemps négligés. Pour la réflexion, j’enseigne à Sciences po. Je me
réarme intellectuellement, mais je ne cherche pas à remonter sur le ring
politique. Je vis au jour le jour », conclue-t-elle.