Couvre-feu : Les prostituées demandent le soutien de…
L’épidémie du Coronavirus n’a pas
seulement mis en chômage les travailleurs, commerçants du secteur
informel et autres. Les prostituées et les « Mbaaraneuses » sont également
touchées. Rien ne marche pour elles. Selon Le Témoin, les clients et
autres mecs à déplumer ont fondu dans la nature à cause du coronavirus.
Et les choses se sont beaucoup plus compliquées avec le couvre-feu
instauré depuis lundi dans la soirée. Plus personne n’ose circuler dans
les rues de Dakar au-delà de 20 heures. Ce qui fait que les trottoirs
sont déserts et les belles de nuit ne pouvant plus s’exposer.
Aïcha
T. est justement l’une de ces jeunes femmes qui a choisi le commerce du
sexe. Elle le pratique depuis l’adolescence, malgré qu’elle ait
maintenant la quarantaine. « Ces temps-ci, les choses ne marchent plus
pour nous à cause du Covid. Tous les clients qui venaient me voir pour
solliciter mes services ont fondu dans la nature. Ils refusent même de
répondre à mes appels. Actuellement, je suis complètement fauchée et je
n’ai rien pour subvenir à mes besoins et ceux de mes 4 enfants que je
dois nourrir. Je suis obligée d’emprunter de l’argent à un de mes
voisins», a-t-elle dit.
Selon
elle, l’apparition du coronavirus a eu beaucoup de conséquences sur son
travail dès lors qu’elle pouvait se retrouver avec 60 000 Fcfa ou plus
par jour. Et avec la présence du Covid où chacun cherche à se prémunir,
elle peut rester tout une journée sans avoir la somme de 1000 FCFA.
N’ayant que ce métier pour nourrir sa famille, elle reste stoïque à la
maison, priant que l’épidémie disparaisse le plus rapidement possible
pour que les choses redeviennent à la normale et que son business
recommence à marcher.
« Sunu saison teudj na »
Une
autre prostituée, du nom de Sonia B,. appelle le Président Sall à les
mettre dans le lot des familles démunies à soutenir. « Sunu saison teudj
naa », ndlr : « notre saison fermé », a-t-elle affirmé. « Les clients ne
viennent plus à cause de cette pandémie du Covid 19. Et on ne peut plus
fréquenter les bars, dancings et autres endroits qui sont fermés.
Les
trottoirs non plus à cause du couvre-feu », raconte cette belle nymphe
qui dit vivre de la prostitution. Son inquiétude, c’est également de ne
plus pouvoir payer son studio. « On ne sait plus à quel saint se vouer.
Nous traversons des périodes difficiles, car nous sommes en chômage
technique. N’eussent été les quelques économies que j’avais mis de côté
pour épargner, cette période de crise serait très difficile pour moi et
pour toute ma famille dont j’ai la charge », murmure-t-elle.
Contrairement
à ses autres collègues, Maty, K. continue toujours de recevoir sa
fidèle clientèle. « Le Covid 19 ne peut pas m’empêcher de travailler car
c’est mon gagne-pain. Tout ce que j’ai réalisé dans la vie, je l’ai eu
en vendant mon magnifique corps », a-t-elle déclaré sans gêne. Avant
d’indiquer : « Mes fidèles clients viennent me voir dans mon appartement
où je reçois comme d’habitude. Mais, comme tous les Sénégalais, je
respecte les mesures d’hygiène en me lavant bien les mains, en y mettant
les solutions hydro alcoolisée. Cette disposition est également valable
pour mes visiteurs. Et après chaque contact avec un client, je prends
le soin de bien me nettoyer par mesure d’hygiène », a-t-elle conclu.
Racky,
sans être une prostituée, se désole qu’elle ne voit plus les nombreux
hommes qui lui rendaient visite depuis la présence du Covid -19 sur nos
murs. Certains ne font qu’appeler. Et depuis l’annonce du couvre – feu,
« certains hommes que je recevais souvent dans la soirée m’ont clairement
dit qu’ils ne pourront plus venir. D’autres m’ont même prié de ne plus
essayer de les joindre », fait-elle savoir, dépitée de ne plus avoir de
mecs à déplumer. Ça aussi, c’est le coup fumant du méchant Covid -19.